En Ardennes, un pont à 3 millions d'euros ne mène nulle part

Le pont de Warcq, construit en 2016 dans le cadre d'un projet de contournement de Charleville-Mézières, avait pour but de relier l’autoroute A304 à la nationale 43. Cette construction, d’environ 30 mètres, devait permettre de dévier le trafic des poids lourds et de désengorger plusieurs communes des Ardennes, dont Belval, Damouzy et Warcq. 

Cependant, après plusieurs recours juridiques déposés par des associations environnementales, le projet a été suspendu, puis finalement annulé par la justice. Les travaux, qui avaient déjà bien avancé, ont été stoppés net, laissant un pont inachevé qui ne mène nulle part. Le Journal du Dimanche a également rapporté que depuis l’annulation du projet, aucune décision n’a été prise sur l’avenir de cet ouvrage, amplifiant la frustration locale.

Une facture de 3 millions d’euros et plus encore

Le coût de la construction du pont, estimé à trois millions d’euros, a lourdement pesé sur les finances publiques. Mais les dépenses ne se sont pas arrêtées là. En plus des coûts initiaux, 5 000 euros supplémentaires ont été injectés pour réaliser des travaux de sécurisation de l’ouvrage, comme le confirme Jean-Luc Flahaut, adjoint au maire en charge des travaux et de la sécurité à BFMTV.

La situation ne s’est pas améliorée pour autant. Le trafic de poids lourds dans la commune est resté intense, contraignant la municipalité à réaliser de nouveaux aménagements urbains coûteux. Ainsi, une rue de Warcq a été mise en sens unique pour réguler le flux des camions, une opération qui a coûté 400 000 euros supplémentaires, comme le rapporte TF1. Cette mesure, bien que nécessaire, a encore alourdi la facture pour les contribuables locaux.

L'indignation des habitants

La somme de 3 millions d’euros a été dépensée pour la construction de ce pont qui ne mène nulle part, ce qui a suscité une forte indignation parmi les habitants de Warcq. Certains qualifient la situation de "désastre financier", tandis que d'autres préfèrent prendre la situation avec humour, surnommant le pont une "attraction locale", comme rapporté par Le Figaro.