De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Devenir le parent de ses parents. Les grands enfants redoutent ce moment bien souvent inévitable, quand ils prennent conscience que la santé de leurs proches commence à décliner. Certaines personnes, par choix ou par nécessité - par exemple si ni leurs parents ni elles n'ont les moyens financiers pour une maison de retraite - décident d'accueillir leurs proches au sein de leur foyer.
Accueillir chez soi un parent âgé : les questions à se poser
Un choix qui peut être rassurant lorsque l'on sait que la personne ne sera plus seule chez elle, mais qui a des conséquences pour tout le monde. La décision doit donc être mûrement réfléchie et discutée avec les membres de sa famille, aussi bien qu'avec le parent concerné. Si des avantages existent, il y a aussi des inconvénients, qui peuvent finir par être lourds au quotidien, comme la toilette du parent par exemple ou la prise de médicaments.
Que faut-il donc savoir avant d'accueillir un proche âgé chez soi ? Interrogée par Planet, l'Association Française des Aidants rappelle que "toutes les situations ne sont pas les mêmes" : "Cela dépend du niveau de handicap ou de dépendance de la personne qui va être accueillie, de son âge et également de la façon dont elle est accompagnée elle-même pour ses soins". Si vous ne pouvez pas vous en charger, par manque de temps ou d'expérience, se pose alors la question d'une aide à domicile, pour vous soulager, mais cela a aussi un coût.
Si la santé du proche à accueillir est au coeur des questions à se poser, il faut également s'interroger sur son propre mode de vie : aura-t-on le temps nécessaire à accorder à notre proche ? Devra-t-on assumer cette charge seul ? "Bien sûr, cela dépend également de la personne qui accueille : si elle travaille, si elle a des proches qui peuvent prendre le relai etc", confirme l'Association française des aidants auprès de Planet. Au final, la charge en plus peut rapidement devenir pesante.
Accueillir chez soi un parent âgé : la difficulté des aidants
Comme l'a récemment expliqué Gwenaëlle Thual, la présidente de l'Association Française des Aidants, "un transfert de charge important s'est opéré vers les familles ces dernières années", qui a ensuite été "exacerbé par la crise sanitaire et les confinements", surtout le premier. Durant cette période, "nombre de proches a été assigné à aider, à réaliser des soins, à prendre le relais tout simplement en l'absence d'aide à domicile par exemple".
Des situations qui amènent à repenser le lien entre les proches aidés et ceux qui les aident, car, selon la présidente de l'association "aussi importante que soit la présence des aidants auprès d'une personne âgée, ceux-ci ne sont pas des professionnels de substitution, et n'ont pas vocation à le devenir". Même avec la meilleure volonté du monde, le bien-être de vos proches peut pâtir de cette situation...
Accueilli chez soi un parent âgé : le bien-être des aidés
La meilleure volonté du monde n'est parfois pas suffisante face aux besoins de ses parents. Lorsqu'on n'est pas un professionnel de santé ou que le temps nous manque, la situation peut devenir compliquée pour nos aînés, qui ont besoin de soins spécifiques. La présidente de l'Association Française des Aidants rappelait il y a peu que "le prérequis est que chaque personne doit pouvoir avoir accès aux soins nécessaires". "Parfois, la situation est telle que le proche aidant souffre, subit des impacts négatifs sur sa santé : perte de sommeil, maux de dos, épuisement...".
Dans ces cas-là, il ne faut pas rester seul avec ses doutes, sa colère, ses questions. L'Association Française des Aidants conseille "d'échanger avec son médecin traitant", de "s'autoriser un peu de répit" et de "parler de son vécu". L'association organise des moments de discussions entre aidants et il ne faut donc pas hésiter à pousser la porte quand on sent que ça ne va plus.