Face à la montée des cyberattaques, le FBI et la CISA recommandent d’arrêter d’envoyer des SMS entre utilisateurs d'iPhone et d'Android. Un conseil qui ne vise pas seulement les Américains mais tous les...
À quoi bon se lever chaque matin pour ne rien faire ? Cette question, de nombreux retraités se la posent et plus souvent qu’on le croit. Lorsqu’on travaille encore et qu’on attend patiemment le moment où on pourra (enfin) s’arrêter, il est difficile de concevoir que la retraite puisse être un moment douloureux et pourtant c’est le cas. Blues de la retraite, manque de lien social, envie de retourner au travail… Les raisons de cette "déprime" sont nombreuses et elles peuvent aller jusqu’à la dépression.
Retraite : "Je ne voulais pas ressentir trop de vide"
Si certains ont rapidement regretté leur choix, après avoir arrêté de travailler, ce n’est pas le cas d’Evelyne. Cette ancienne enseignante a pris sa retraite à 60 ans, il y a six ans, car elle bénéficiait d’une carrière longue : "Quand je me suis arrêtée j’étais toute seule, mon mari travaillait encore, mais j’avais beaucoup d’envies, beaucoup de projets à l’extérieur. J’avais envie d’être libre, je voulais aller voir des expositions, prendre des cours d’histoire de l’art, faire du sport…". Auprès de Planet, elle se souvient d’avoir surchargé son emploi du temps, ce qui fait qu’elle n’a pas ressenti "trop de vide". "J’avais compris qu’il ne fallait surtout pas ne rien avoir à faire, sinon la journée passe. On n’a pas vraiment envie de faire quelque chose, on lézarde, paresse et puis à la fin on se dit qu’on a vu personne et qu’on n’a rien fait", ajoute-t-elle.
Mercredi avec ses petits-enfants, aquagym, marche, cinéma, histoire de l’art… La jeune retraitée n’arrête pas et a toujours quelque chose à faire. Une semaine rythmée à laquelle s’ajoute tout ce qui doit aussi être fait, notamment les courses, et des sorties avec ses amies. Avec toutes ses activités, Evelyne n’a vraiment pas le temps de s’ennuyer et pourtant, un événement vient casser la routine qu’elle a mise en place : "Quand le Covid est arrivé, je me suis aperçue de cette béance et de cette vacuité. Je n’avais plus rien à faire et je me suis sentie très désœuvrée, très seule". D’ordinaire dynamique et optimiste, Evelyne tombe petit à petit en dépression, dont elle aura du mal à se sortir.
Retraite : "Je trouvais ma vie tellement peu intéressante"
Avec le Covid-19, Evelyne n’a plus fait aucune de ses activités du jour au lendemain. Obligée de rester chez elle, comme l’ensemble des Français, elle a commencé à remettre en question sa décision de prendre sa retraite : "Là, je me suis dit que j’avais fait une bêtise, que je n’aurais pas dû m’arrêter, que j’aurais dû faire une année de break et reprendre après, parce que j’avais encore envie d’enseigner". Les questions s’enchaînent dans son esprit, avec des réponses pas franchement optimistes : "Qu’est-ce que je m’ennuie, pourquoi j’ai fait ça ? À quoi je sers ? À rien !", se souvient la retraitée. À ce moment-là, elle n’a plus envie de rien et, surtout, elle n’appelle plus et ne rappelle pas ses amis.
"Je n’avais pas envie d’appeler les gens, parce que je trouvais ma vie tellement peu intéressante que j’estimais n’avoir rien à leur raconter. J’ai coupé les liens parce que comme je n’avais rien à dire, je n’avais pas envie de contacter mes anciens collègues, dont j’étais pourtant restée proche", se souvient Evelyne. Un cercle vicieux dont elle met beaucoup de temps à sortir, car moins elle en fait, moins elle a envie d’en faire : "Tu penses que la retraite c’est la liberté, mais ça n’est pas le cas. Tu ne vas pas vers le meilleur, tu vois des gens autour de toi qui vieillissent, qui sont malades, qui disparaissent aussi parfois". Après deux ans avec ces idées noires, la sexagénaire n’a retrouvé le goût de la retraite qu’il y a très peu de temps…
Retraite : "Si on n'a pas envie de s'arrêter, on ne s'arrête pas"
Après le Covid et les différents confinements, les choses ont mis du temps à se remettre en place. "L’année dernière n’était pas une bonne année : les gens étaient un peu en demi-teinte, on avait perdu toutes nos habitudes. Je ne suis pas allée à l’aquagym, j’ai abandonné la marche rapide, j’avais tout laissé tomber…", se souvient Evelyne auprès de Planet. La naissance de son dernier petit-fils et un déménagement cet été lui ont redonné un coup de boost, qui commence à avoir des effets sur son quotidien.
Aujourd’hui, la retraitée a repris plusieurs de ses activités et, désormais, elle a envie de rappeler ceux qui lui laissent un message, qui veulent organiser quelque chose avec elle. "Cette année, j’ai envie de remettre des choses en route, car je sais que c’est comme ça qu’on avance", explique-t-elle. À ceux qui n’ont pas encore pris leur retraite, Evelyne adresse un conseil : "Je pense qu’il y a des gens qui ne devraient pas s’arrêter. Si on n’a pas envie de s’arrêter, il ne faut surtout pas s’arrêter".