Après des semaines d’insomnie, Caroline Darian avait annoncé qu’elle entrait en clinique plusieurs jours pour “pouvoir dormir”. Elle est de retour devant la cour criminelle du Vaucluse pour “affronter”...
Six mois de silence qui se sont peut-être joués en quelques minutes. Delphine Jubillar a quitté son domicile de Cagnac-les-Mines (Tarn) dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, probablement entre 23 heures et 4h30 du matin. Un laps de temps très long lorsqu’il s’agit d’une enquête pour disparition inquiétante, auquel s’ajoute l’absence de corps ou d’une scène de crime, dans le pire des cas. Les proches de la jeune femme attendent des réponses à leurs questions depuis bientôt plus de six mois, mais le mystère semble s’épaissir de plus en plus, malgré les progrès de l’enquête.
Pour l’heure, très peu de choses sont certaines autour de cette nuit d’hiver. À dix jours des fêtes de Noël, l’infirmière de 33 ans profite d’une soirée de vacances avec son fils Louis et son mari Cédric. En instance de séparation, le couple continue d’avoir de bonnes relations selon ce dernier et a prévu de se séparer physiquement au début de la nouvelle année. Parti se coucher plus tôt que son épouse, le trentenaire remarquera sa disparition dans la nuit avant de la signaler aux forces de l’ordre.
Delphine Jubillar : ses collègues se mobilisent
À ce moment-là, personne ne sait si Delphine Jubillar est partie volontairement en pleine nuit ou s’il lui est arrivé quelque chose de plus grave. Les premiers éléments orientent pourtant les gendarmes d’Albi et de Toulouse sur la piste d’une disparition inquiétante, car la jeune femme n’a pas le profil pour disparaître du jour au lendemain. Deux enfants dont elle est fusionnelle, de nombreuses amies, une vie qui s’apprête à prendre un tournant… La Tarnaise semble appréciée de tous, de ses connaissances à sa famille, en passant par ses collègues.
Ces derniers, très discrets depuis le début de l’affaire, ont aussi été interrogés par les forces de l’ordre à l’ouverture de l’enquête. Alors que les amies de Delphine Jubillar multiplient les fouilles, à la recherche du moindre indice, les infirmiers de la clinique Claude-Bernard d'Albi ont eux aussi décidé de se mobiliser le 12 juin prochain, en organisant une marche silencieuse. Interrogés par La Dépêche, ils confient leurs souvenirs auprès de celle qu’ils décrivent comme une professionnelle dévouée et s’interrogent sur un élément de l’enquête…
Delphine Jubillar : "Elle est vraiment froussarde"
Plus que des collègues, ceux qui ont travaillé avec Delphine Jubillar la présentent comme une amie, qu’ils connaissaient bien. Lors d’une battue organisée au mois de décembre, une infirmière ayant travaillé avec elle pendant des années décrivait auprès de La Dépêche "une personne souriante, avenante (…) quelqu’un d’adorable".
Travaillant avec elle "depuis des années", elle se souvient d’une autre facette de sa personnalité, son côté "froussarde". "Elle est vraiment froussarde. Elle n’osait jamais aller seule dans la réserve au sous-sol, elle demandait toujours qu’on l’accompagne, ou alors que quelqu’un y aille à sa place". Une peur qui peut faire sourire mais qui est d’une grande importance lorsqu’on regarde de près les événements du 15 décembre.
Delphine Jubillar : pourquoi serait-elle sortie en pleine nuit ?
Selon les premiers éléments de l’enquête, Delphine Jubillar serait sortie de chez elle en pleine nuit noire, au milieu du mois de décembre. Auprès de La Dépêche, sa collègue s’étonnait dès le début de cet élément, ne l’imaginant pas "sortir toute seule en pleine nuit". Si la trentenaire était aussi froussarde que l’on dit ses collègues, pourquoi aurait-elle quitté son domicile pour se retrouver en pleine obscurité ? Si elle a pris le soin d'emporter son portable, elle n’a prévenu personne de sa sortie nocturne. Allait-elle retrouver quelqu'un en qui elle avait confiance ou dont elle voulait taire l’identité ? Des questions qui, toujours sans réponse, ralentissent l'avancée de l'enquête.