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L’homme qui a rendu public les mauvais traitements infligés aux animaux dans certains abattoirs français s’est confié à France TV Info. Nicolas*, 24 ans a été "l’agent secret" de l’association de défense des animaux L 214. Il raconte comment il en est arrivé à infiltrer des abattoirs et des couvoirs pour filmer les actes de cruautés infligés aux animaux.
Tout a commencé à l’été 2014 alors que Nicolas, a la recherche de travail, s’était fait embaucher dans un couvoir en Bretagne. "C'était pour gagner de l'argent, ce n'était pas du tout pour filmer", précise-il à France TV Info.
Là il y a découvert l’horreur du tri des poussins : "Au début, j'allais très lentement, je n'osais pas les attraper. Mais au bout d'un quart d'heure, on est obligé de déconnecter, sinon ça ne marche pas. Après, on les prend par poignées, on les regarde vite fait et on les balance." Aujourd’hui, il revoit encore la vis sans fin de la broyeuse qui avale et recrache les poussins".
"Ça a été un choc, raconte Nicolas. Je me suis dit : 'Mais qu'est-ce que je fous là ? C'est terrible ce boulot !' Au bout d'une semaine, il était clair que je restais uniquement pour filmer et dénoncer ce qu'il s'y passait."
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En mission pour L214
Le jeune homme contacte alors l’association L214 qui lui fournit le matériel pour filmer l’horreur des abattoirs. Pendant trois semaines, Nicolas a joué le jeu et a filmé pendant ses journées de travail. Il confie d’ailleurs : "Après le couvoir, j'ai eu des insomnies pendant plusieurs semaines".
A l'automne, l'association a diffusé la vidéo et a porté plainte contre le couvoir pour "mauvais traitements envers animaux". L’affaire a pris de l’ampleur et la justice s’y est intéressée de près. En mars, l'entreprise et son patron ont été condamnés à des amendes d'un total de 19 000 euros. Le dirigeant a même dû stopper l'activité de son entreprise.
Après cette victoire, Nicolas a décidé de continuer sa lutte en infiltrant des abattoirs, dans des postes ciblés sur Pôle Emploi. Il raconte également son stress et sa peur de se faire prendre : "Parfois, on sort la caméra et quelqu'un passe juste à ce moment-là. On a l'impression qu'il nous a vu, mais en fait pas du tout. Filmer en caméra cachée implique aussi d'avoir des postures pas très naturelles, mais qui en réalité ne se voient que si on sait ce qu'on est en train de faire." Mais, "les gens sont à dix mille lieues d'imaginer qu'on est en train de faire ça".
Des missions d’infiltration éprouvantes
Cependant, ce boulot de taupe est très éprouvant pour Nicolas : "C'est assez perturbant, admet le jeune homme. Il faut jouer un rôle dès l'entretien d'embauche et après, avec les salariés de l'entreprise, huit heures par jour pendant des semaines. On ne peut pas parler de sa vie privée. On n'a plus de vie personnelle non plus. On part à des centaines de kilomètres de chez soi." A l’hiver 2015, il a alors décidé d’arrêter ses missions.
Nicolas, après toutes ses investigations, est catégorique : "Il n'y a pas de considération pour les animaux, autre que celle de la rentabilité. Je n'avais pas envie de participer à ça".
Malgré la "retraite" du jeune homme, des lanceurs d’alerte sont toujours actifs dans les abattoirs et couvoirs pour prendre le relais et filmer les actes barbares perpétrés contre les animaux. "Cela envoie un message à la société : on ne peut pas faire n'importe quoi avec les animaux", conclut Nicolas.
*Le nom a été changé
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