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Selon le journal Le Monde, la journaliste Zineb El Rhazoui a reçu mercredi "un courrier de la direction la convoquant à un entretien préalable à un licenciement pour faute grave."
En attendant, la spécialiste des religions du journal satirique est mise à pied. Contactée par le quotidien, la direction de Charlie Hebdo refuse de commenter "une procédure en cours et interne", mais insiste "sur le fait qu’il s’agit d’une convocation à un entretien, pas d’un licenciement effectif."
De son côté, Zineb El Rhazoui, qui ignore le motif de cette convocation et la faute grave en question, se dit "choquée et scandalisée qu'une direction qui a bénéficié d'autant de soutien après les attentats de janvier fasse preuve d'aussi peu de soutien envers un de ses salariés, qui est sous pression comme tous dans l'équipe et fait l'objet de menaces."
Menacée de mort et sous protection policière
Cette sociologue des religions et militante contre l’islamisme ainsi que son mari ont en effet reçu des menaces de mort en février dernier. Elle vit depuis sous protection policière. "Mon mari a perdu son emploi car des djihadistes ont dévoilé son lieu de travail, il a dû quitter le Maroc, je suis menacée, je vis dans des chambres d’amis ou à l’hôtel et la direction envisage de me licencier... Bravo Charlie", déclare-t-elle au journal, amère.
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Depuis les attentats de janvier, elle apparaît souvent à la télévision, notamment au Grand Journal de Canal +, pour raconter son quotidien difficile et son combat contre l’intégrisme religieux. "Je ne suis pas la seule. On ne peut pas reprocher aux gens d'aller mal et de ne pas se comporter en bons ouvriers, on vit dans des conditions chaotiques. C'est impossible de faire des reportages sous protection policière...", explique-t-elle.
Elle évoque "une mesure punitive" à son égard
S’agissant de cette convocation, Zineb El Rhazoui avance l'hypothèse d'une "mesure punitive" pour avoir contesté la direction de l'hebdo satirique, notamment par l’intermédiaire d’une tribune publiée dans Le Monde où, avec d’autres, elle appelait à une "refondation" du journal et une gouvernance beaucoup plus collégiale.
"Recevoir des prix pour la liberté d’expression et convoquer des journalistes menacés, c’est paradoxal, s’étonne Patrick Pelloux, figure (médiatique) du journal. Et on n’a pas d’explication alors que journal se veut alternatif et socialement irréprochable...".
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