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L’émotion suscitée par l’attentat est immense. Mais, alors que les plaies sont loin d’être pansées, certains n’ont pas hésité à instrumentaliser la colère, afin d’outrepasser la cause commune au bénéfice du petit commerce personnel, quitte à souffler sur les braises de la haine. A l’heure où la nation se confronte au recueillement, des personnalités publiques ont saisi la balle au bond, commettant le crime moral de jouer au jeu de la surenchère politique.
Nicolas Dupont-Aignan, "le gouvernement doit s’expliquer"
L’union nationale aura décidément été de courte durée pour Nicolas Dupont-Aignan. Le député de l’Essonne a dès l’annonce du massacre déclaré sur Twitter "le gouvernement doit s’expliquer". S’il pourrait à la limite paraître légitime de questionner la responsabilité de chacun, un deuxième Tweet a donné la nausée à nombre d’observateurs. Dans ce second post, le président de Debout la République a en effet réclamé "la suppression de Schengen". Le rapport avec cet attentat ? Aucun.
Marine Le Pen et la peine de mort
Alors qu’elle se prêtait volonté au jeu de l’union nationale, Marine Le Pen n’a pas pu s’empêcher d’instrumentaliser l’émotion engendrée par le massacre qui a couté la vie à 12 personnes. Dès le jeudi soir en effet, la présidente du Front National, que les dessinateurs de Charlie Hebdo détestaient copieusement par ailleurs, a ainsi évoqué l’idée d’un referendum portant sur la peine de mort. La peine capitale empêche-t-elle les massacres aux Etats-Unis ? Non. La peine de mort nous invite-t-elle à imiter les barbares que nous combattons ? Oui. Marine Le Pen a-t-elle conscience de jouer sur les peurs ? Sans doute.
Donald Trump et les armes à feu
Si dans l’Hexagone certains osent briser le silence du recueillement, des personnalités publiques étrangères ont également déversé leurs baves acides sur le linceul des victimes de ce 7 janvier. Parmi eux, le magnat de l’immobilier américain Donald Trump qui a déclaré sur Twitter que ce qui pourrait expliquer le massacre survenu à la rédaction de « Charlie » était la restriction de la circulation des armes à feu en France. "Si les gens qui ont été sauvagement abattus à Paris avaient été armés, au moins, ils auraient eu une chance de répliquer" a-t-il bavé sur Twitter. En bon lobbyiste.
La guerre Julien Dray / Walleyrand de Saint-Just
Se prépare actuellement un vaste rassemblement dimanche prochain à Paris à l’appelle de plusieurs associations et personnalités publiques. Interrogé sur l’éventuelle présence du FN dans le cortège, le porte-parole a déclaré ne " vouloir exclure personne". Une position qui a irrité Julien Dray qui estime pour sa part que le parti d’extrême droite n’y a pas sa place. Bien qu’il soit curieux de s’octroyer des pouvoirs de juge qui chois quel citoyen "peut" ou "ne peut pas" s’y rendre, plus curieuse (et abjecte) encore est la réaction de Walleyrand de Saint-Just qui a déclaré : "Julien Dray a de très grandes responsabilités dans ce qui s’est passé". Et les victimes dans tout ça ? L’unité nationale peut-être ? Dégoût.
En cette période, une formule attribuée (à tort) à Voltaire trouve ici tout son sens : "Je ne suis pas d'accord avec ce que vous dites, mais je me battrai jusqu'à la mort pour que vous puissiez le dire".