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Sonia est la femme qui a permis de trouver Abdelhamid Abaaoud, l'un des coordinateurs présumés des attentats du 13 novembre à Paris. Aujourd'hui, elle fait un témoignage glaçant sur sa rencontre avec le terroriste.

Sonia -son identité a été changée- était une amie d’Hasna Ait Boulahcen, la cousine d’Abdelhamid Abaaoud, l’un des coordinateurs présumés des attentats du 13 novembre. Elle est le témoin décisif qui a permis l'assaut du Raid dans l'appartement de Saint-Denis, le 18 novembre. La jeune femme s'est confiée ce jeudi au micro d'RMC sur sa rencontre avec le terroriste, deux jours après ces attentats qui ont coûté la vie à 130 personnes. 

Le dimanche 15 novembre, Sofia et son amie Hasna se sont retrouvées dans une voiture à Aubervilliers. Au bout de quelques minutes, Hasna a reçu un appel où lui ont été communiqués une adresse et un code de confirmation, le "1010". Arrivée au point de rendez-vous, elle a envoyé le code et a attendu. De derrière un buisson est sorti son cousin, Abaaoud. Pour sa part, Sonia le croyait en Syrie. "Il avait un bob sur la tête, des baskets oranges, un bombers, pour moi c’était un Roumain, explique-t-elle à RMC. Il avait le sourire, il ne ressemblait pas du tout à un terroriste".

"Les terrasses, c’est moi"

Face à Abaaoud, Sofia a tenté d’engager la conversation et lui a posé quelques questions. Fier, il lui a dit "les terrasses, c’est moi". Quand elle a argué qu’il avait tué des gens innocents, il lui a répondu sans aucune émotion : "ils ne sont pas innocents, il faut regarder ce qu’il se passe chez nous en Syrie." Au micro d'RMC, Sofia n’en revient toujours pas : "Il est fier de lui, Il raconte ça comme s’il racontait qu’il est parti faire les courses et qu’il avait trouvé un baril de lessive en promotion. Il est content, voilà."

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Un centre commercial, une crèche …

Mais ce n’est pas tout. Pendant cette entrevue, Abdelhamid Abaaoud lui a confié que le soir des attentats, tout ne s’était pas passé comme prévu, qu'"il y a eu des ratés" et qu’il était là "pour faire en sorte qu’il n’y ait plus de ratés". D’ailleurs, il a déclaré à Hasna Aït Boulahcen qu’ils comptaient attaquer un centre commercial, un commissariat et une crèche de la Défense. "Elle me dit 'c’est jeudi' et dans ma tête je me dis, 'je sais que je vais les en empêcher'.", explique-t-elle.

A partir de ce moment-là, Sonia a décidé d’appeler le numéro d’urgence mis en place par le ministère de l’Intérieur au lendemain des attentats du 13 novembre et de livrer les précieux renseignements qui permettront l’assaut du Raid le 18 novembre.

Ils sont "un peu partout en Ile-de-France"

Pendant cette discussion avec le terroriste, Sonia a posé des questions sur l'arrivée d'Abaaoud en France. Au micro de la radio, elle se souvient de la réponse glaçante d’Abaaoud : "Il m’a dit : ‘on est rentré sans documents officiels', et qu’ils sont rentrés à plusieurs, qu’avec lui il y a des Syriens, des Irakiens, des Français, des Allemands, des Anglais. (…) Il me dit qu’ils sont rentrés à 90, et qu’ils sont un peu partout en Ile-de-France."

Sonia a tenté de raisonner son amie Hasna et lui a aussi conseillé de contacter les forces de l’ordre. "Elle me dit : non c’est mon cousin il faut comprendre il va terminer son travail et puis il va partir", se souvient-elle.

Lors de l’assaut du Raid dans l’appartement de Saint-Denis, Hasna Aït Boulahcen a été tuée aux côtés qu’Abdelhamid Abaaoud et l’un de ses complices.

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