Agen : bataille d’héritage pour le plus bel immeuble de la ville L'hôtel particulier d'Escouloubre se cache derrière ces portes. ©Wikimedia Commons
Henriette Couderc a légué l'hôtel d'Escouloubre à la mairie d'Agen. Son fils conteste cette décision auprès du Petit Bleu d'Agen et affirme que sa mère "n'avait plus toutes ses facultés intellectuelles".
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C’est un bâtiment comme il en existe peu. Bâti à la fin du XVIIIe siècle, il est considéré comme le plus bel immeuble d’Agen (Lot-et-Garonne) mais est aujourd’hui au cœur d’une intense bataille d’héritage. Comme l’explique Le Petit Bleu d’Agen, l’hôtel d’Escouloubre a appartenu pendant près de cent ans à la famille d’Henriette Couderc, décédée en décembre 2019. Elle en avait elle-même hérité de son père Henri Couffignal, qui l’avait acquis en 1930 lors d’une vente aux enchères. Il est désormais divisé en dix appartements. Le bâtiment aurait pu continuer à se transmettre de génération en génération, puisqu’Henriette Couderc a eu un fils, mais elle a décidé de ne pas le lui transmettre, rapporte le journal local.

Bataille d'héritage à Agen : son fils n'a eu droit à rien

Mais alors qui est le nouveau propriétaire de l’hôtel d’Escouloubre ? Dans son testament, Henriette Couderc a décidé de léguer l’immeuble à… La municipalité d’Agen. S’il n’est pas rare que des personnes âgées fassent des legs à leur commune, cet héritage est contesté par Henri Couderc, le fils de la propriétaire. Selon Le Petit Bleu d’Agen, ce dernier "n’a eu droit à rien", alors que sa mère possédait deux propriétés, dont le bâtiment en question. Il semble désormais envisager une action en justice, alors que la municipalité d’Agen a déjà de beaux projets pour cet immeuble.

Pourquoi le fils d’Henriette Couderc refuse-t-il ce legs fait à la municipalité d’Agen ? Selon lui, sa mère "n’avait plus ses facultés intellectuelles" était "très diminuée" au moment de la rédaction de son testament…

Bataille d'héritage à Agen : "Elle a donné l'hôtel pour me faire du tort"

Henri Couderc, 80 ans, ne cache pas son mécontentement. Interrogé par Le Petit Bleu, il explique : "Je n’étais pas au courant. Ma mère a inscrit ce legs dans son testament en 2015 et je l’ai découvert bien plus tard. Elle n’avait plus toutes ses facultés intellectuelles, elle était très diminuée. Déjà en 2010 elle commençait à dérailler. Nous avions aussi une maison à Sauveterre-de-Rouergue en Aveyron et elle ne voulait plus y dormir car elle la pensait hantée. Quand nous partions là-bas en vacances, elle dormait à l’hôtel… En 2013 elle n’était plus en mesure de comparer les devis que lui proposaient les jardiniers. Elle a ensuite été prise en charge par une maison de retraite, à Limoges, mais elle n’était plus capable de prendre des décisions". "Elle a donné l’hôtel à la ville d’Agen pour me faire du tort", conclut-il. Qu’en dit la municipalité ?

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Bataille d'héritage à Agen : le projet de la mairie

Selon Le Petit Bleu, le maire d’Agen a pris la décision "d’accepter le legs" en mars 2020. La municipalité aurait désormais pour projet de transformer l’hôtel particulier en "Maison Michel-Serres", philosophe et historien des sciences né à Agen. Comme l’écrit le quotidien local, "le site est par ailleurs dans un secteur qui va fortement évoluer dans les années à venir", avec des reconstructions et la transfromation d’une place en jardin public. "L’hôtel d’Escouloubre se trouve donc au milieu d’un axe que la Ville compte redynamiser, et ce legs est une aubaine", conclut Le Petit Bleu d’Agen.