Ce lundi 25 novembre, le procès de Ludovic Bertin s’est ouvert, dans le cadre de la mort de Victorine Dartois, retrouvée noyée dans un ruisseau à Villefontaine en 2020.
Il a su se saisir du moment opportun. Profitant de la situation plus que tendue entre le gouvernement français et l’entreprise américaine Titan international, le PDG de Coca-Cola France a écrit au ministre du Redressement productif pour lui témoigner son soutien et lui assurer de sa satisfaction quant à leurs relations. "Nous sommes heureux d’investir en France, cela depuis 90 ans", a en effet indiqué Tristant Farabet, le patron France du principal producteur et distributeur de boissons rafraîchissantes sans alcool, au ministre.
Dévoilé par Le Monde, le courrier fait ainsi clairement référence "à la polémique récente sur l’attractivité de notre pays pour les investisseurs étrangers". Dans une lettre virulente adressée à Arnaud Montebourg, Maurice M. Taylor, le PDG de Titan international avait justifié son refus de reprendre l’usine de pneu Goodyear d’Amiens-Nord par le fait que les "soi-disant ouvriers" ne travaillaient que "trois heures par jour". Des propos qui avaient aussitôt fait bondir le destinataire du courrier. Le ministre avait ensuite répondu à l’Américain que ses mots étaient « extrémistes ». Il l’avait aussi prévenu que les douanes allaient redoubler de vigilance à l’égard des pneus Titan qu’il allait faire importer sur le territoire français.
Coca-Cola veut investir 66 millions d’euros en 2013"Profondément convaincus de l'intérêt, de l'opportunité, mais aussi de la responsabilité sociétale qu'implique le fait de produire en France, nous souhaitons aujourd'hui participer encore plus activement à la promotion de l'attractivité du territoire français auprès des entreprises étrangères", a poursuivi Tristan Farabet. Il a par ailleurs souligné que le groupe avait investi en France "près de 400 millions d'euros au cours des cinq dernières années" et qu'il comptait débourser 66 millions supplémentaires en 2013 pour le "développement industriel" de ses cinq usines françaises "malgré un contexte économique difficile et une pression fiscale importante".
Le PDG de Coca-Cola France ne serait pas le seul à avoir rebondi sur cette situation. Une porte-parole du ministère dont Arnaud Montebourg est en charge a en effet rapporté que ce dernier avait "été contacté par un certain nombre de sociétés américaines, compris l’AmCham (chambre de commerce américaine en France), qui ont souhaité temporiser les prises de positions de (Maurice) Taylor".