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Il faut encore faire preuve de patience. Le gouvernement s’est engagé, avant les élections législatives, à revaloriser le montant des pensions de retraite. Il s’agit, en effet, de préserver les Françaises et les Français ayant liquidé leurs droits de la forte inflation aujourd’hui constatée sur le sol de l’Hexagone. Le pays tout entier fait face à d’importantes hausses des prix à la consommation, lesquelles rongent le pouvoir d’achat de tout un chacun à peu près autant qu’elles ne grignotent les bas-de-laine des épargnants. Certains ministres, dont Bruno Le Maire, n’ont d’ailleurs pas hésité à parler de “mesure d’urgence”.
En théorie, une telle revalorisation doit concerner l’intégralité des assurés ayant d’ores et déjà opté pour la cessation d’activité et s’appuiera sur le seul montant de la retraite générale. "Si on tient compte d'une inflation à 4%, pour une pension à 1 200 euros, c'est un gain de 45 euros par mois", a d’ailleurs déclaré Olivier Dussopt, le ministre du Travail. L’objectif affirmé de l’exécutif est d’améliorer le montant des pensions de retraite dès le mois de juillet, pour une entrée en vigueur dans le courant du mois d’août.
Revalorisation de 4% : quel impact sur les retraités ?
Dans les faits, informe Capital, l’augmentation des pensions des retraite ne saurait suffire à combler l’inflation. Celle-ci devrait grimper encore et potentiellement atteindre 7%dans les semaines ou les mois à venir. Elle a déjà excédé les 5,2% par le passé.
“Pour une partie des retraités, celle qui ne fait pas particulièrement montre de problèmes de pouvoir d’achat, cette augmentation pourrait théoriquement être utilisée pour des gains de confort. Pour les autres, qui constituent une partie intégrante de la population… La situation sera plus compliquée”, analyse d’entrée de jeu le sociologue Dominique Desjeux, spécialisé dans les problématiques liées à la consommation. A ses yeux, le bonus prévu par l’Etat présente un certain nombre de défauts. Mais sera-t-il possible de faire fructifier cet argent ? De sortir la tête de l’eau à l’issue d’une crise des prix qui pourrait se faire durable ?
Revalorisation des pensions de retraite : pourrez-vous en profiter pour gagner en confort ?
“Rappelons d’abord que l’inflation pèse plus lourdement sur les Françaises et les Français appartenant au bas de la classe moyenne. Leur structure de dépense est telle que l’essentiel de leurs postes de consommation ne peuvent d’ores et déjà pas être réduits : on parle alors de dépenses contraintes”, explique encore Dominique Desjeux, qui évoque notamment l’alimentation ou la mobilité. “Ceux-là ne pourront rien faire : la revalorisation de leur pension sera immédiatement absorbée par l’inflation”, souligne encore l’expert. “Tout l’argent qui arrive part dans l’alimentation. Pour qu’un tel coup de pouce soit vraiment pertinent, et juste, il faudrait dans ce cas diversifier l’aide de l’Etat mais c’est assez dur à faire”, poursuit-il.
Du reste, il est pourtant possible de se serrer la ceinture pour conserver un peu du budget ainsi gagné, explique encore le sociologue. C’est même un phénomène que l’on observe d’ores et déjà, souligne-t-il. “Chaque fois qu’il y a contrainte de pouvoir d’achat, et elle est très forte aujourd’hui, les Françaises et les Français déplacent leur consommation. C’est mécanique”, détaille l’universitaire. Et de préciser que ce sont généralement les loisirs qui passent à la trappe…
Dès lors, les retraités qui parviendraient à économiser le montant perçu - soit environ 45 euros par mois, à en croire le ministère du Travail - pourraient théoriquement gagner beaucoup. A condition de pouvoir le placer !
Placer 45 euros par mois, est-ce que cela en vaut la peine ?
Placer 45 ou 50 euros par mois, de façon régulière, n’est jamais une mauvaise idée. “Il est toujours utile de dégager de l’épargne de précaution, laquelle peut aussi rejoindre l’épargne retraite. C’est l’occasion de se protéger contre d’éventuels problèmes de santé, de dépendance, de logement… où tout simplement contre la perte de revenus après la cessation d’activité”, jugeait récemment l’économiste Philippe Crevel, dans nos colonnes.
Ce dernier envisageait alors plusieurs types de placement susceptibles d’épauler les retraités qui pourraient y être éligibles. Selon lui, c’est le cas du LEP, mais aussi de l’assurance-vie, par exemple, mais également du PEA.