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Retraite complémentaire : les salariés nés en 1957 perdants s’ils décident de prendre leur retraite à l’âge légal
Ils se sont mis d’accord il y a trois ans, longtemps avant l’élection d’Emmanuel Macron. Le 30 octobre 2015, les partenaires sociaux définissaient déjà le cadre du fonctionnement du régime Agirc-Arrco à partir du 1er janvier 2019. A compter de cette date, ces deux acteurs de la retraite complémentaire – qui comptent plusieurs millions d’assurés – vont fusionner. Et cela pourrait avoir un impact considérable sur vos finances si vous comptez partir à la retraite bientôt.
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Au total, 22,3 millions de cotisants sont potentiellement concernés par cet accord, rappelle Les Echos. L’ensemble des individus touchés par les changements induits par cette fusion ne sont pas encore partis à la retraite souligne également le journal. Et la majorité d’entre eux pourraient être décrits comme des perdants. En effet, comme l’expliquait déjà Planet, les salariés nés en 1957 ou après qui souhaitent faire valoir leurs droits à la retraite dès lors qu’ils sont éligibles au taux plein subiront une décote de 10% sur leur pension complémentaire. Et ceux jusqu’à leurs 67 ans.
Seront d’autant plus pénalisés les assurés dont la retraite complémentaire est élevée, précise le journal spécialisé en économie. Et, sauf à décaler son départ en retraite, il n’y a pas moyen d’échapper au malus.
Les salariés susceptibles de partir à la retraite plus tôt, par exemple dans le cadre du dispositif carrière longue, risquent également une douche froide : compte tenu d’un problème de communication entre la Caisse nationale d’assurance vieillesse (CNAV), ils devront eux aussi repousser leur cessation d’activité jusqu’à au moins 63 ans pour ne pas subir de minoration de 10% de leur pension complémentaire. Tous les individus nés à partir 1959 sont concernés, indique Les Echos. De la même façon, les points "pénibilités" acquis à la suite d’un accident du travail, d’une maladie professionnelle ou d’un emploi à caractère risqué perdront de leur valeur.
C’est également vrai pour les seniors actuellement au chômage, nés à partir de 1957. A partir du moment où ils atteindront l’âge du taux plein, ils ne seront plus indemnisés et devront se contenter d’une retraite complémentaire minorée jusqu’à 67 ans.
Enfin, les retraités ayant bénéficié d’un taux réduit sur la CSG ne devraient pas non plus être épargnés, mais la décote sera moins forte, puisqu’elle s’établit à 5% de la pension sur trois ans.
Retraite complémentaire : ces concessions à faire pour être épargné par la réforme
Au final, les gagnants sont bien peu nombreux, précise le quotidien économique. Les retraités déjà exonérés du versement de la CSG seront normalement épargnés. C’est vrai également pour les individus handicapés souffrant d’une incapacité permanente d’au moins 50%, poursuit le journal national. Les conjoints peuvent également se protéger du malus, s’ils interrompent leur carrière pour pouvoir épauler le partenaire handicapé dans la vie de tous les jours.
Surtout, la fusion de l’Agirc-Arrco prévoit également des bonus, dans certaines circonstances. Pour pouvoir y prétendre, les travailleurs doivent être près à travailler longuement et dépasser l’âge légal de départ à la retraite. Pour bénéficier d’une surcote de 10%, n’envisagez pas de partir à la retraite avant 64 ans. Un départ à 65 ou 66 ans permettra également de toucher une majoration de 20 ou de 30%. Ces avantages, s’ils sont cumulables avec certains dispositifs venant eux aussi booster le montant de la pension, cessent après un an.
Retraite complémentaire : une réforme pour responsabiliser les actifs ?
D’après François-Xavier Selleret, directeur général de l’Agirc-Arrco, qui s’exprime dans les colonnes du Figaro, la fusion de l’Agirc-Arrco offre davantage de liberté aux actifs. "A chacun de faire ses arbitrages entre temps et argent", estime-t-il après avoir décrit le système de décote et de surcote.
Selon lui, cette fusion devrait être indolore pour l’ensemble des ménages concernés par la retraite en France. "Aucune incidence", pour "les actifs qui ont acquis des droits à l’Arrco", explique-t-il. Aucun changement non plus pour les retraités. "Pour les cadres, qui ont acquis des points Agirc, ceux-ci seront tous convertis en points Agirc-Arcco. Nous garantissons une stricte équivalence des droits, en allant jusqu’à 9 chiffres après la virgule", détaille-t-il.