De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
C’est une proposition choc qui vient d’être faite par Bruno Le Maire avec la possibilité de réduire la durée d’indemnisation chômage pour les plus de 65 ans afin de l’aligner sur celles des autres chômeurs. Tandis que Bercy ne faiblit pas la pression sur l’exécutif afin de réaliser le plus d’économies possibles pour réduire le déficit budgétaire, c’est le chômage des seniors qui est, à présent, visé, avec la nécessité de durcir les conditions d’accès à ce dispositif. Pour de nombreux Français, il s’agit d’une nouvelle douche froide après la mise en application de la réforme des retraites. Explications.
Chômage des seniors : un durcissement des conditions d’accès ?
Bruno Le Maire l’a expliqué : pour atteindre le plein-emploi, plusieurs mesures sont à prendre, dont celle de réduire la durée d’indemnisation chômage des plus de 55 ans. Auprès de nos confrères de FranceInfo, il a ainsi noté une indemnisation de 27 mois pour les plus de 55 ans contre 18 mois pour les chômeurs plus jeunes. Il a, dès lors, évoqué une manière de “mettre à la retraite de manière anticipée les plus de 55 ans” en affirmant qu’il fallait “[secouer] les puces” pour atteindre l’objectif de 5% de taux de chômage en fin de quinquennat.
Il faut dire que le gouvernement d’Elisabeth Borne est actuellement à la tâcheafin de faire des économies avec, par exemple, la réduction du patrimoine immobilier de l’Etat, mais aussi ce futur durcissement des conditions d’accès au chômage des seniors. Plus explicitement, Bercy envisage de créer une multiplication des conditions d’accès à cette indemnité, notamment pour les personnes qui dépassent les 62 ans. Bruno Le Maire a, par ailleurs, rappelé que le taux d’emploi des seniors étaient inférieur “de dix points” en France aux taux d’emploi général de 68%.
Chômage des seniors : une idée qui refait surface
L’idée d’un durcissement des conditions d’accès n’est pourtant pas nouvelle puisque le gouvernement d’Elisabeth Borne avait déjà demandé aux partenaires sociaux d’adapter ces critères aux dispositions présentes dans la réforme des retraites. Toutefois, jusqu’alors, ces dispositions n’avaient pas pu être appliquées et son traitement avait été reporté.
Pour l’heure, le texte précise néanmoins le volume d’économies à réaliser avec 440 millions d’euros sur la période 2024-2027. Pour Bruno Le Maire, il s’agit là d’un moyen de pouvoir parvenir à ce taux de 5% de chômagequi n’a pas été atteint depuis un demi-siècle en France.
Chômage des seniors : d’autres points de négociation évoqués
Dans un autre contexte, Bruno Le Maire s’est également exprimé concernant l’accord sur l’assurance-chômage, qu’il juge “perfectible”. Il estime ainsi que les mesures de financement figurant dans l’accord, notamment “des dépenses certaines” et “des économies improbables” ne convenaient pas aux pistes espérées par l’exécutif.
Il a notamment conclu en expliquant que l’accord escomptait “faire des économies sur la création d’entreprises”, une idée que le ministre de l’Economie et des Finances estime “baroque” d’après le besoin actuel autour de la création d’entreprises, mais aussi une économie chiffrée à près de “900 millions d’euros”, qui lui paraît improbable.