Le projet de loi de finances pour 2025 du gouvernement demande un effort de cinq milliards d'euros aux collectivités locales les plus aisées. Et cela ne sera pas sans conséquences sur votre quotidien.
Un toît sur la tête. Si d’aucuns, amateurs de bandes dessinées anciennes ou de collections, affirment parfois qu’il suffit d’une pièce de dîme pour que débute la richesse, force est de constater que l’immobilier apparaît souvent comme une solution plus raisonnable. Il est d’ailleurs conseillé à tout un chacun d’être propriétaire de son logement et d’avoir remboursé son éventuel prêt avant de liquider ses droits à la retraite : c’est l’assurance de réduire (parfois considérablement) ses charges et peut-être même de profiter des revenus d’une location. Sans oublier, bien sûr, toutes les portes que cela ouvre en matière de succession !
Seulement voilà : avant d’en arriver à la transmission de son patrimoine immobilier encore faut-il avoir soi-même hérité… où parvenir à acheter. Malheureusement, la bulle immobilière observée en France a longtemps tiré les prix à la hausse, ce qui complexifie l’acquisition pour de nombreux travailleurs assez peu payés. Les objectifs serrés des banques, évoqués par le président des agences Guy Hoquet dans les colonnes de La Dépêche pourraient aussi sortir certains des acheteurs potentiels du cercle des clients dit "finançables". “Il y a une augmentation des refus de prêts pour des apports principalement”, explique-t-il, indiquant avoir commencé à observer le phénomène dès le mois d’avril.
Peut-on encore emprunter de l’argent avec un faible salaire ?
La situation ne s’avère donc guère engageante. Pour autant, force est de constater que le manque d’acquéreur pourrait faire chuter les prix du marché à l’avenir, poursuit Stéphane Fritz devant les micros du quotidien régional. De quoi normaliser un tant soit peu la situation et permettre à certains de mieux s’en sortir avec leur banque ? Peut-être.
En matière d’emprunt, il importe de rappeler qu’il existe deux facteurs essentiels :
- l’apport, qui correspond au montant que l’acheteur est en mesure de mettre sur la table pour financer son projet ;
- la rémunération, qui lui permet de rembourser mensuellement le prêt contracté
Plus la rémunération est élevée, plus il est possible d’emprunter sans avoir besoin de fournir un apport important. En général, le taux d’endettement accordé par les banques (c’est-à-dire le montant du revenu consacré chaque mois au remboursement du crédit) ne dépasse pas 35%, comme l’explique le comparateur professionnel Les Furets.
Dès lors, un individu touchant environ 2 000 euros nets par mois peut prétendre à 700 euros de mensualités environ et souscrire un prêt dont le montant exact dépendra du nombre d’années consacrées au remboursement. Mais quid de celles et de ceux qui touchent moins encore ?
Peut-on encore emprunter de l’argent avec moins de 2 000 euros brut mensuels ?
D’aucuns pourraient en effet être tentés de procéder à une acquisition immobilière… Alors même qu’ils ne peuvent se vanter de toucher les 2 000 euros nets précédemment évoqués. MoneyVox s’est penché sur le cas de tels acheteurs, prenant l’exemple d’un individu payé au Smic (soit 1 302 euros net par mois).
D’après nos confrères, ce dernier ne serait pas en mesure d’emprunter plus de 85 417 euros au maximum, ce qui représente 430 euros de mensualités à payer chaque mois, avec un taux d’endettement de 35% comme envisagé plus haut. Cependant, précise le journal, il apparaît probable qu’un si faible revenu pousse l’établissement bancaire à plus de prudence…
Dès lors, le taux d’endettement maximal pourrait être limité à 33%, voir 30% dans le pire des cas. L’enveloppe maximal chute ainsi à 80 536 euros, soit 405 euros de mensualité, hors assurance emprunteur et à rembourser sur 20 ans au total.
Comment cela se passe-t-il quand on ne peut pas rembourser ?
Nombreux sont les Français qui, après avoir contracté un crédit immobilier, peine à rembourser l’établissement bancaire auprès duquel ils se sont endettés. Fort heureusement, informe le ministère de l’Economie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique sur son site, il existe des solutions.
La première chose à faire, peut-on lire sur la plateforme officielle, c’est de solliciter un délai de paiement. “Vous pouvez en effet vous rapprocher de votre banque afin de solliciter un délai de paiement. Cette demande doit être formulée par écrit”, signalent les équipes de Bercy.
Il faut alors consulter l’offre de prêt, qui peut proposer d’elle-même le report ou la réduction des mensualités, notamment en cas de coup dur financier. Attention toutefois, cela implique mécaniquement de prolonger la durée de l’emprunt…