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Cinq ans après le premier duel, Emmanuel Macron a une fois de plus remporté le second. Le président sortant a été reconduit et gardera donc sa place à l’Elysée, quand bien même il faudra probablement s’attendre à quelques traditionnelles contestations, souligne Libération sur son site. Les résultats officiels, rappelons-le, ne seront pas proclamés avant le mercredi 27 avril 2022. C’est à Laurent Fabius, président du Conseil constitutionnel, qu’il reviendra alors d’annoncer la réalité du scrutin. Plus tard, normalement avant le vendredi 13 mai, sera organisée la passation de pouvoir. Puisque le chef de l’Etat reste en place, il ne devrait “pas se passer grand chose”, informe Jean-Philippe Derosier, constitutionnaliste interrogé par nos confrères.
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En pratique, Emmanuel Macron n’aura pas attendre aussi longuement avant de pouvoir commencer à appliquer son programme. Après tout, explique encore Jean-Philippe Derosier, le président peut commencer à présider avant la passation de pouvoir. Il est alors en droit d’adopter “un certain nombre de décrets”, mais aussi de “faire des nominations et, s’il y a encore des ordonnances qui sont en chantier, les faire passer”. Il faut donc s’attendre à une reprise rapide des réformes, comme cela a pu être le cas en 2017. Marianne annonce en effet un nouveau “quinquennat de réformes à marche forcée”, tout particulièrement du côté de l’assurance-chômage et du code du travail. Et l’hebdomadaire de titrer sur le retour du “rouleau compresseur social”...
Emmanuel Macron réélu : à quoi faut-il s’attendre ?
Ce ne sont évidemment pas les seules transformations que le président de la République entend mener. Tout au long de la campagne, il a évoqué les principaux chantiers qu’il comptait retravailler et son programme détaille l’ensemble des mesures qu’il entend prendre. Celles-ci concernent la quasi-totalité des domaines politiques, rappelle Le Figaro.
Ainsi, le président entend :
- Agir sur la souveraineté française et européenne en renforçant l’indépendance agricole du pays et révisant en profondeur la stratégie agricole de l’Union européenne. Il veut aussi la tenue d’états généraux “pour le droit à l’information” et souhaite réinvestir dans un “modèle complet d’armée”. Cela passe, a-t-il expliqué, par le doublement du nombre de réservistes.
- Sur le plan de la sécurité, le président prévoit de nombreuses évolutions. Il a promis la création de 200 nouvelles brigades de gendarmerie, mais a aussi fait connaître sa volonté de doubler la présence des forces de sécurité intérieure. Le chef de l’Etat entend aussi recruter 1 500 cyber-patrouilleurs, embaucher 8 500 magistrats et personnels de justice en plus de mettre en place des “forces d’actions républicaine dans les quartiers”. En outre, il a aussi dit vouloir élargir les amendes forfaitaires, tripler l’amende anti-harcèlement et rendre possible le dépôt de plainte directement en ligne. Enfin, Emmanuel Macron veut aussi réduire “la lourdeur des procédures” pour les demandeurs d’asile tout en obligeant celles et ceux qui le refuserait à quitter le territoire.
- En matière d’énergie, il a fait savoir qu’il voulait prendre des mesures incitatives plutôt que punitives, mais aussi qu’il souhaitait engager la rénovation thermique de 700 000 logements à l’année. Il veut aussi développer un mix énergétique reposant sur le nucléaire, le solaire et l’éolien.
- Sur l’éducation, le chef de l’Etat a annoncé une meilleure rémunération des enseignants, un renforcement de l’autonomie des universités et davantage de libertés pour les établissements dans leur globalité. Il veut aussi la mise à disposition des résultats des évaluations (tant au niveau de la classe que de l’école) et entend faire du lycée professionnel, une “voie d’excellence”, poursuit le quotidien national.
- En matière de santé, qu’il est difficile d’oublier après des mois et des mois de crise sanitaire, Emmanuel Macron a promis le développement de la téléconsultation, la régulation de l’installation des médecins sur le territoire et la lutte contre les déserts médicaux. Il veut aussi faciliter la relation entre les hôpitaux et les médecins libéraux.
- Le président de la République prévoit aussi un certain nombre de mesures sociétales : davantage d’accompagnement pour “la santé féminine”, note Le Figaro, mais aussi pour les familles monoparentales… Sans oublier le renforcement du contrôle parental des écrans ou la lutte contre le harcèlement à l’école.
Trois grands sujets demeurent cependant après tous ces points : la fiscalité, les retraites et à travers eux le pouvoir d’achat. Récapitulatif.
Macron réélu : qui peut s’attendre à des baisses d’impôts ?
En matière de fiscalité, le président réélu entend mener une politique cohérente avec sa précédente action. Cela veut dire qu’il prévoit, au global, plusieurs milliards d’euros de baisse d’impôts.
Dans les faits, le contribuable peut s’attendre dans les mois et les années à venir, à une importante réduction des impôts de production pesant sur l’industrie et l’agriculture. Elle est rendue possible par la suppression de la cotisation sur la valeur ajoutée (CVAE) et profitera aux entreprises.
Les particuliers aussi auront droit à leur lot d’aménagements puisque le chef de l’Etat entend tripler le plafond de la prime Macron et supprimer la redevance audiovisuelle, rappelle Le Revenu. Très concrètement, cela représente un cadeau de 138 euros par an pour 26 millions de ménages. Sans oublier les facilités de successions promises : Emmanuel Macron s’est, de fait, engagé à supprimer tout impôt sur la donation tant que les montants cédés n’excèdent pas 150 000 euros par enfants pour les parents et 100 000 euros pour les autres membres de la famille.
Macron réélu : qu’adviendra-t-il de votre retraite et de votre pouvoir d’achat ?
Le président de la République a fait son choix. Cette fois-ci, il ne s’agit plus de réformer en profondeur le système des retraites ; au contraire. Il ne veut plus d’une transformation dite “systémique”, mais bien d’une modification “paramétrique”. Très concrètement, cela veut dire qu’Emmanuel Macron compte jouer sur les paramètres du régime actuel pour garantir aux Françaises et aux Français ayant déjà liquidé leur pension le maintien d’un même niveau de rémunération.
Dans les faits, Emmanuel Macron entend donc progressivement reporter l’âge légal du départ à la retraite à 65 ans. Il compte le faire par période de 4 mois par génération, jusqu’à atteindre 64 ans entre 2027 et 2028. Afin de mieux séduire l’électorat de gauche, sur lequel il comptait pour remporter l’élection, il a aussi proposé une clause de “revoyure”. Cette dernière permettrait de mettre un terme potentiel à la réforme à cet instant précis. La réforme entrerait en vigueur dès janvier 2023, note Le Figaro.
Ce n’est pas tout : le chef de l’Etat reconduit a aussi décidé de réindexer les pensions de retraite sur l’inflation dès cet été, souligne France Info. De quoi rendre beaucoup en pouvoir d’achat aux Françaises et aux Français ayant mis un terme à leur activité professionnelle en très peu de temps, l’inflation étant donnée au-dessus de 4% ces derniers mois.
D’autres, cependant, seront moins chanceux. Le président de la République a dit vouloir conditionner le RSA à une obligation d’activité hebdomadaire. Il leur faudra donc travailler 15 à 20 heures pour pouvoir continuer à bénéficier de leurs droits.