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C’est une journée à hauts risques que s’apprête à vivre Manuel Valls mardi. En effet, et alors qu’il n’y était pourtant pas obligé, le Premier ministre a décidé de se soumettre au vote de confiance à l’Assemblée nationale. Une décision prise au lendemain de l’annonce de la nouvelle équipe gouvernementale, surnommée Valls II, et dans un contexte marqué par une majorité fragilisée.
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"Une majorité, oui. Une unanimité, non"
Aussi, le scenario dans lequel tout se déroule sans encombre semble bien peu probable. "Il peut toujours y avoir un accident", a d’ailleurs prévenu le chef du gouvernement dans les colonnes du Journal du Dimanche. "La question n’est pas de savoir si ça passe, mais de passer avec de la force, des marges", a-t-il également estimé. En avril dernier, Manuel Valls l’avait emporté haut la main avec 306 voix contre 239. Aujourd’hui la donne a changé. Le groupe des députés frondeurs a en effet pris de l’ampleur. Il est donc très peu probable que le PS parvienne à faire aussi bien qu’il y a six mois. "Une majorité, oui. Une unanimité, non", a de son côté pronostiqué Jean-Christophe Cambadélis au cours d’un entretien accordé à Direct Matin.
Les frondeurs ont prévu de s’abstenir, pas de voter contre
L’autre scénario envisageable est celui, beaucoup plus dramatique pour le pouvoir socialiste, dans lequel Manuel Valls ne récolte pas la majorité. Auquel cas, il serait contraint, en vertu de l’article 50 de la Constitution, de présenter la démission de son gouvernement nommé il y moins d’un mois. Une telle hypothèse semble là encore peu probable au regard du nombre de sièges dont disposent actuellement les socialistes : 290, soit la majorité absolue + 1, mais aussi au vu des intentions des députés frondeurs. "Certains parlementaires ne veulent pas accorder leur confiance, mais ils n’ont pas décidé de voter contre le gouvernement", a rappelé le premier secrétaire du PS. Et quand bien même, les frondeurs décideraient finalement de voter contre le gouvernement mardi, encore faudrait-il qu’ils soient au moins 50 pour que leur choix conduise à une démission de l’équipe dirigée par Manuel Valls. Or, ils ne sont actuellement qu’une trentaine (selon les dernières estimations).
Manuel Valls compte sur les Radicaux
L’exécutif espère par ailleurs que tous les députés de gauche auront pour objectif de faire front commun face à la droite et l’extrême droite. Cette dernière se trouve "aux portes du pouvoir", a même lâché le Premier ministre la semaine dernière pour les mettre en garde. Le vote des écologistes est donc capital pour la majorité. En avril dernier, 10 des 17 députés EELV avaient voté leur confiance à Manuel Valls tandis que les autres s’étaient abstenus. Un nombre qui pourrait augmenter après que Cécile Duflot a réintégré ce groupe. L’ex-ministre a en effet prévenu qu’elle ne votera pas la confiance au gouvernement Valls II. D’autres pourraient être tentés de la suivre. Du côté des députés radicaux en revanche, tout semble ficelé. A priori, et sauf mauvaise surprise de dernière minute, l’exécutif peut compter sur les voix des 17 députés de ce groupe à l’Assemblée. De quoi sauver les meubles.
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