Référence à Eichmann : Jean-Luc Mélenchon convoqué par la police dans le cadre d’une enquête pour “injure”© Michel Christophe/ABACAabacapress
Jean-Luc Mélenchon sera entendu par la police ce mardi 24 septembre suite à une “plainte pour injure”. En avril dernier, il avait comparé le président de l'université de Lille au nazi Adolf Eichmann.
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Le leader de La France Insoumise a annoncé être convoqué par la police ce mardi 24 septembre suite à une plainte pour injure publique déposée par l'ex-ministre de l’Enseignement supérieur, Sylvie Retailleau. 

"Mardi 24 septembre, je dois aller répondre à une plainte pour injure lancée par une ministre de Macron à propos de ma réaction à une conférence interdite à Lille", a-t-il publié dimanche sur son compte X.

Cette convocation intervient dans le cadre d’une enquête préliminaire, selon une source proche du dossier. L’avocat de Jean-Luc Mélenchon a par ailleurs assuré auprès de l’AFP : “Il n’y aura aucune poursuite du parquet, il n’y a aucune appréhension de la loi pénale sur ce sujet”.  

Une convocation dans le cadre d’une enquête préliminaire 

En pleine campagne pour les élections européennes le 18 avril dernier, le chef de file de La France insoumise avait comparé le président de l’université de Lille et le criminel de guerre Adolf Eichmann, suite à l’annulation de deux conférences auxquelles Rima Hassan devait participer. 

"Moi je n’ai rien fait" disait Eichmann. "Je n’ai fait qu’obéir à la loi telle qu’elle était dans mon pays". Alors ils disent qu’ils obéissent à la loi et ils mettent en œuvre des mesures immorales qui ne sont justifiées par rien ni personne”, avait-il déclaré.

Un événement qui avait directement fait réagir la ministre de l’Enseignement supérieur Sylvie Retailleau, qui avait annoncé porter plainte contre l’ancien candidat à la présidentielle pour “injure publique” fin avril. 

Une référence à Hannah Arendt

Jean-Luc Mélenchon avait par la suite expliqué avoir fait référence à la philosophe et politologue Hannah Arendt. “Elle explique comment le mal, le mal absolu, tente toujours de se diluer, en compartimentant les tâches”, avait-il tenu à préciser le lendemain sur BFMTV, estimant que le président de l’université de Lille s’était “comporté dans cette logique de la propagation du mal”.

Cette semaine, il est revenu sur les différents épisodes judiciaires impliquant les insoumis : “Tout d’un coup, on ne sait pas pourquoi, toute une série d’entre nous - qu’est-ce qui peut bien se passer ? - sont de nouveau convoqués devant les commissariats”, a-t-il déclaré avant d’ironiser « des mises en examen il y en aura sans doute, pour mon cas c’est absolument assuré, car j’ai eu l’immense erreur de penser que les professeurs d’université qui en avaient après moi, ou le ministre de l’Enseignement supérieur, avaient entendu parler une fois dans leur vie d’Hannah Arendt”.

“Au premier adjectif de travers, vous avez droit à la convocation au commissariat de police”

Cette convocation s’ajoute à celles de Mathilde Pano et Rima Hassan qui avaient été entendues par la police pendant la campagne des élections européennes fin avril. Une enquête avait été ouverte pour “apologie du terrorisme” après des propos liés à la situation au Proche-Orient. 

“Au premier adjectif de travers, vous avez droit à la convocation au commissariat de police, pour expliquer quelle est votre conception du conflit israélo-palestinien”, a encore dénoncé cette semaine Jean-Luc Mélenchon, faisant directement référence à ces convocations qualifiées de “censure” par LFI.