Résultats législatives : Emmanuel Macron retarde ses annonces sur l'avenirAFP
De la gauche à l'extrême droite, la lettre du chef de l'État sur l'issue des élections législatives suscite de vives réactions.
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Emmanuel Macron s'est adressé aux Français dans une lettre communiquée par l'Élysée à la presse quotidienne régionale mercredi 10 juillet. Il y partage sa vision des résultats des législatives. Il revient sur un scrutin qui, selon lui, n'a pas permis l'émergence d'une majorité à l'Assemblée nationale.

Un statu quo politique : un pays en attente

Emmanuel Macron, dont le parti est arrivé en deuxième position au second tour des législatives, doit naviguer entre les différentes factions pour éviter un blocage politique, et nommer un nouveau Premier ministre. 

"Bien que l'extrême-droite soit arrivée en tête au premier tour avec près de 11 millions de voix, vous avez clairement refusé qu’elle accède au Gouvernement", écrit-il. Il appelle à construire un "large rassemblement" des forces républicaines. Et précise qu'il "prendra la décision de nommer le Premier ministre" une fois que les partis auront "construit des compromis". Le président invite ainsi "toutes les forces politiques qui reconnaissent les institutions républicaines, l’État de droit, le parlementarisme, une orientation européenne et la défense de l’indépendance française" à engager un dialogue conjoint.

Emmanuel Macron met l'accent sur la primauté des idées et des programmes avant les postes et les personnalités. Il ne donne pas d’échéance pour le moment, mais parle de "laisser un peu de temps aux forces politiques pour bâtir ces compromis". D’ici-là, le gouvernement continuera d’exercer ses responsabilités "puis sera en charge des affaires courantes, comme le veut la tradition républicaine".

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Cette initiative présidentielle a été très mal accueillie en dehors de son camp, suscitant de nombreuses réactions parmi les personnalités politiques.

"Atteinte à la démocratie"

Après la publication de la lettre du Président Emmanuel Macron, les réactions ne se sont pas fait attendre. Jean-Luc Mélenchon, leader de LFI, a vivement critiqué la position du président Macron. Sur X (ex-Twitter), il a déclaré que "le président refuse de reconnaître le résultat des urnes qui a placé le Nouveau Front populaire en tête". En qualifiant cela "d'atteinte à la démocratie". Le président doit donc "s'incliner" et "appeler le Nouveau Front Populaire" à gouverner, conclut l'ancien député des Bouches-du-Rhône. 

De son côté, le président du RN a exprimé son indignation, lui aussi sur X. Jordan Bardella accuse le chef de l'État, "d'organiser la paralysie du pays" en positionnant "l’extrême gauche aux portes du pouvoir, après d'indignes arrangements". Il a qualifié la lettre de tentative de manipulation politique post-électorale, soulignant que "les Français méritent mieux que cette obstruction" et appelant à une gestion plus responsable de la part du gouvernement.

"Un cirque indigne"

Pour sa part, l'ex-présidente du RN, Marine Le Pen,  a vivement réagi sur X, dénonçant un "cirque indigne" dans la lettre d'Emmanuel Macron. Selon elle, le président proposerait désormais "de faire barrage à La France insoumise", qu'il a pourtant "contribué à faire élire il y a trois jours, et grâce à qui les députés Renaissance ont également été élus à cette même période".

Enfin, Marine Tondelier, secrétaire nationale d’Europe écologie-Les Verts, s'insurge. Sur X, elle a déclaré : "Emmanuel Macron refuse de reconnaître les résultats des élections législatives. Son attitude nuit gravement à notre pays et à notre démocratie (...) Emmanuel Macron a décidé seul de cette dissolution. Qu’il tire maintenant les conséquences de son résultat."