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Depuis ce vendredi matin et tout au long de la journée, Emmanuel Macron reçoit les présidents de groupes parlementaires et chefs de partis pour entendre leurs arguments à propos de leur candidat au poste de Premier ministre. La pression monte, des menaces de censure étant brandies par le NFP et le RN. L'heure du choix est venue.
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Le calendrier est respecté. Comme il l'avait annoncé, Emmanuel Macron reçoit aujourd'hui les premiers présidents de groupes parlementaires et chefs de parti pour des consultations en vue de la nomination du futur Premier ministre. Chacun va présenter son candidat à Matignon et développer son argumentation. 

Mais il ne faut sans doute pas s'attendre à une décision prise ce week-end, les représentant du Rassemblement National, Jordan Bardella et Marine le Pen, ainsi que celui des Républicains, Eric Ciotti, ne se rendront en effet à l'Elysée que lundi 26 août.

Le NFP premier de cordée : "nous sommes prêts" lance Lucie Castets

Les premiers arrivés ont été les membres du Nouveau Front populaire, principale coalition à mettre la pression sur le président, qui brandit la menace d'une motion de censure si sa candidate Lucie Castets n'est pas nommée et demandait même la destitution d'Emmanuel Macron. Cette dernière est bien présente, bien qu'elle ne soit ni présidente de groupe, ni cheffe de parti. 

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Au micro de France Info, elle a déclaré que les dirigeants du NFP étaient " venus rappeler au Président l'importance de respecter le résultat des élections" et "sortir le pays de la paralysie dans lequel il est plongé." Lucie Castets souhaite "proposer une solution de stabilité " car elle est "prête » au compromis." 

Mais Emmanuel Macron ne souhaiterais toujours pas la nommer : "la stabilité" serait "la capacité pour un gouvernement à ne pas tomber à la première motion de censure déposée", affirme au Parisien un membre de l'Elysée. Qui confirme paradoxalement sa volonté de déposer une mention de censure en cas de gouvernement NFP comprenant des membres de LFI. Toutefois, sur Fance Inter, la présidente des Ecologistes Marine Tondelier insistait :

La France Insoumise, par la voix de Manon Aubry, n'entend pas se laisser faire. Au micro de France Info :

Un peu plus tard, c'était au tour de Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste, rallié au NFP, d'accentuer la pression :

Manuel Bompard, de La France Insoumise, reçu peu après 11 heures du matin par Emmanuel Macron, avait déjà lancé les hostilités, étant "en route pour obliger Macron à respecter le vote des Français" :

Reçu ce matin sur le plateau de France Info, il rappelait que la réforme des retraites serait abrogée en cas de gouvernement NFP :

Renaissance et les Républicains reçus dans l'après-midi 

A partir de 13 heures, ce sera au tour de Renaissance, puis des Républicains canal historique, du groupe Liot et enfin du Parti radical de gauche, de passer le grand oral.

La députée des Hauts-de-Seine Maud Bregeon, porte-parole de Renaissance, déclarait ce matin chez nos confrères de BFM TV que ces rencontres représentaient "un grand moment de clarification". Et de reconnaître : "on a perdu les élections, il faut être lucide. Mais personne n’a réellement gagné ni n’a de majorité absolue. Cela va nécessiter de discuter et ce n’est pas dans notre culture politique." Ces rencontres que l'Elysée appelle "consultations" s'annoncent donc musclées.

Ce n'est pas Olivier Faure, premier sécrétaire du parti socialiste, qui démentira. "Nous sommes prêts à gouverner" annonçait-il sur son compte X peu avant midi : 

Le Rassemblement National reste vigilant, censure à la ceinture

Jordan Bardella et Marine le Pen, tout comme Eric Ciotti, pourtant président des Républicains mais qui avait appelé ses troupes à une coalition avec le RN pour les élections législatives, ne seront reçus que lundi 26 août. Mais sont très attentifs à ce qui se déroule aujourd'hui. Pour Julien Odoul, sur le plateau de RMC Info, il n'est pas possible de gouverner le pays "sans le Rassemblement National".

Quant à Laurent Jacobelli, interrogé par BFM TV, les intentions du RN sont claires, le ni-ni sera appliqué :

Marine le Pen poursuit elle sa stratégie, adoptée depuis plusieurs mois : la discrétion. On l'entendra sûrement dès la semaine prochaine.