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Lors de leur nomination, plusieurs ministres étaient dans les petits papiers du président de la République. Entre polémiques, obstacles et réformes critiquées, comment se situent-ils aujourd'hui ?
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Najat Vallaud-Belkacem : baptême du feu réussi

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En avril 2014, Najat Vallaud-Belkacem était nommée ministre de l’Education nationale, devenant ainsi la numéro quatre du gouvernement. Une nomination alors largement critiquée, notamment à cause de son âge (38 ans), de ses origines marocaines mais aussi de son ascension fulgurante, et que François Hollande avait justifiée à coup de compliments. "A l’écoute, compréhensive, imaginative", disait-il de la ministre, ou encore : "Le fait même qu’elle ait ce visage, qu’elle porte ce nom, c’est aussi un message : ‘voilà, l’école peut être le lieu de la réussite’". Un avis partagé par le Premier ministre et dont ce dernier ne se cachait pas non plus. Au point que Manuel Valls a même réussi à émouvoir aux larmes Najat Vallaud-Belkacem lors d’un discours prononcé à l’université d’été du PS.

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Seulement voilà, plus d’un an après sa prise de poste, la ministre a entrepris de porter la réforme du collège et des programmes scolaires. Un vaste projet largement contesté. Après les vives polémiques qui ont éclaté avant l’été, les enseignants sont même descendus manifester dans les rues la semaine dernière. Najat Vallaud-Belkacem doit donc faire face à une rentrée difficile. Mais dans la tourmente, la ministre, qui ne semble rien vouloir lâcher, peut toujours compter sur le soutien de François Hollande et de Manuel Valls. "Elle agit et elle réforme", s’est d’ailleurs récemment félicité ce dernier. Malgré les critiques suscitées par les réformes, le baptême du feu de Najat Vallaud-Belkacem semble donc réussi du point de vue de l’exécutif.

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Emmanuel Macron, devient gênant

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En un peu plus d’un an aux commandes de Bercy, Emmanuel Macron s’est offert plusieurs polémiques. Et il semblerait que cela commence à agacer ses chefs. Récemment, François Hollande n’a d’ailleurs pas hésité à désavouer implicitement son ministre après que celui-ci a préconisé de revoir le "statut des fonctionnaires". Je suis "attaché à ce statut", a déclaré le président alors qu’il décorait un ancien fonctionnaire. Une manière de préciser la position de la majorité concernant ce sujet et de remettre à demi-mots Emmanuel Macron à sa place. Je le soutiens "jusqu’au bout", a de son côté assuré Manuel Valls. Un message qui, loin de vouloir témoigner un soutien sans faille au ministre, serait en réalité un "avertissement sans frais", croit savoir un socialiste cité par Le Figaro. Réformiste et peu enclin à brider sa parole, Emmanuel Macron perdrait donc de sa superbe aux yeux du couple de l’exécutif.

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"Je ne veux pas en parler là, mais parfois le silence est d’or", a toutefois lâché François Hollande mercredi soir. Une pique lancée en réponse aux attaques formulées un peu plus tôt par Martine Aubry sur Emmanuel Macron. Le ministre n’aurait donc pas épuisé toutes ses cartes auprès du président, lequel se montre très soucieux d’afficher l’unité de son équipe.

Myriam El Khomri doit encore faire ses preuves

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A seulement 37 ans et malgré une certaine inexpérience dans le domaine, Myriam El Khomri a récemment hérité du poste de ministre du Travail. Une nomination très critiquée et qui serait notamment due aux bonnes relations de l’ex-secrétaire d’Etat à la ville avec François Hollande. Malgré le soutien du président, il n’en reste pas moins que Myriam el Khomri devra chaque mois annoncer les chiffres du chômage. Un "grand moment de solitude pour le ministre", l’avait d’ailleurs prévenue François Rebsamen lors de sa passation de pouvoir. "Les outils qui ont été mis en place sont des bons outils" qui auront un "effet boule de neige (…) Je ne suis pas une magicienne", a quant à elle déjà fait valoir la nouvelle membre du gouvernement. Son baptême du feu aura lieu ce jeudi soir avec la publication de chiffres du chômage. Et la "chouchoute" du chef de l’Etat pourrait bien avoir l’occasion "d’accomplir une première sous le mandat de François Hollande : un deuxième mois consécutif de baisse du chômage", souligne Challenges.