Michel Barnier profs professeurs retraite retraités©Blondet Eliot/ABACAabacapress
C'est l'une des mesures évoquées dans le discours de politique générale de Michel Barnier hier à l'Assemblée qui fait déjà débat : faire appel aux professeurs retraités pour combler le manque de personnel dans l'éducation nationale. Les syndicats sont vent debout contre la proposition du Premier ministre.
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Mercredi 1 er octobre, Michel Barnier a prononcé son discours de politique générale à l'Assemblée nationale devant une partie des députés. Il a détaillé les grandes lignes de sa "feuille de route" à mettre en place durant son mandat. Un sujet délicat a d'emblée fait réagir sur les réseaux sociaux : l'éducation nationale.

Il appelle à l'aide les professeurs à la retraite

En effet, face au manque d'enseignants dans les collèges et lycées le Premier ministre souhaite "trouver des réponses aux défis posés par le remplacement des professeurs absents." 

Pour cela, Michel Barnier propose de "faire appel à des professeurs retraités volontaires, y compris pour accompagner" ceux qui démarrent leur carrière.

Sophie Vénétitay,  la médiatique secrétaire générale de l'important syndicat SNES-FSU, a immédiatement ironisé sur son compte X (ex-Twitter) :

Nos confrères de RMC ont recueilli plusieurs témoignages de professeurs à la retraite et la tendance n'est pas au retour au travail après une vie dédiée à enseigner. Ainsi, ce matin, sur le plateau de l'émission Apolline Matin, animée par Apolline de Malherbe, Gilles, 69 ans, habitant les Côtes-d'Armor déclarait : "hors de question de reprendre le cartable. Si j'ai pris ma retraite, c'est qu'il y a de bonnes raisons. J'étais un peu saturé."

Autre réaction au micro de la radio, celle de Sophie, 70 ans, ancienne professeure d'anglais en lycée professionnel, rayonnante depuis son départ, qui partage son temps entre des promenades au parc et des sorties avec ses petits-enfants : "ceux qui veulent, pourquoi pas? Je ne le ferai pas. Il y a une énergie qu'on n'a plus, à un moment."

Les gens ne pas veulent rentrer dans l'Education nationale

Lucide, Elisabeth donne elle des cours particuliers pour compléter sa pension. Mais impossible de la faire sortir de sa retraite. Son analyse sonne juste : "ce n'est pas une bonne idée. On pourrait recruter. Beaucoup de gens ne veulent rentrer dans l'Education nationale, peut-être qu'on ne les paie pas assez", affirme-t-elle à RMC, soulignant que le métier n'est pas assez "attirant."

Autre retraitée de ce que Claude Allègre, l'ancien ministre de l'Education nationale de Lionel Jospin, appelait le "mammouth", Florence peste et va dans le même sens que son ex-consœur : "que les jeunes soient embauchés, il faut qu'ils soient payés. Pallier est nécessaire quand il y a un problème. On ne va pas nous faire travailler à 80 ans non plus ?"

Les médecins rappelés aussi ?

Autre secteur en difficulté : la santé. RMC nous apprend que des expériences sont déjà en cours, des médecins retraités aidant ici et là. Michel Barnier a ainsi déclaré : "pourquoi ne pas s'appuyer davantage sur les médecins retraités en leur permettant de reprendre du service avec un cumul favorable entre rémunération et retraite", assurant qu'il était certain qu'ils "répondront présents."

Au standard de RMC, Jean-Luc, gastro-entérologue de 72 ans, ancien médecin libéral ayant déjà repris son activité à l'hôpital, ironise à son tour : "on a l'impression que M. Barnier est en train de redécouvrir l'eau chaude. Globalement, il y a quand même beaucoup de médecins qui continuent au-delà de l'âge légal de la retraite." Il va donc falloir chercher ailleurs.