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Les assistants au Parlement européen
L'affaire ressemble à quelques détails près à l'affaire Penelope Fillon. Comme à l'Assemblée, les eurodéputés possèdent une enveloppe mensuelle de 21 379 euros pour rémunérer leurs assistants parlementaires. Mais en 2015, les instances dirigeantes du Parlement européen ont saisi l'Office européen de lutte antifraude (Olaf) pour des soupçons d'emplois fictifs : 20 assistants parlementaires frontistes travailleraient en réalité pour le Front national.
Il est vrai que les noms de ces assistants apparaissent dans l'organigramme du parti et que certains d'entre eux ne sont pas toujours à Bruxelles, alors qu'ils sont tenus de vivre dans la capitale belge. Au total, le préjudice s'élèverait à 7,5 millions d'euros publics, pour une période allant de 2010 à 2016. Mais pour Marine Le Pen, tout ceci serait une manoeuvre de ses adversaires au sein du Parlement européen. Au JT de TF1, elle a déclaré fin janvier : "L'ancien président (du Parlement européen, ndlr) qui est à l'origine de cette procédure en accord ou en complicité avec Christiane Taubira est monsieur (Martin) Schulz, un socialiste qui a toujours dit qu'il allait nous combattre avec tous les moyens qui étaient à sa disposition."
Le Parlement européen a saisi la justice française
A l'issue de son enquête, l'Olaf a sommé Marine Le Pen de rembourser 339 000 euros à l'Union européenne. Cette somme correspond aux salaires versés à deux assistants depuis 2010 : Catherine Griset et Thierry Légier. La présidente du FN avait jusqu'au 31 janvier pour payer cette somme, ce qu'elle n'a pas fait. Le Parlement européen va donc retenir la moitié de son indemnité parlementaire et la moitié de ses frais de séjour, jusqu'au remboursement total des sommes réclamées. Par ailleurs, le Parlement européen a également réclamé 320 000 euros à Jean-Marie Le Pen.
En outre, le Parlement européen a aussi saisi la justice française. Une information judiciaire a été ouverte, en décembre dernier, pour abus de confiance et recel, escroquerie en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé.
Le financement des campagnes électorales
Le FN est soupçonné d'avoir mis en place un système de pratique frauduleux pour financer ses campagnes électorales depuis 2011. Ce système se composerait du parti frontiste, de Jeanne (le micro-parti de Marine Le Pen) et de la société prestataire de services Riwal, dirigée par Frédéric Chatillon, un proche de la présidente du FN.
La société Riwal est soupçonnée d'avoir vendu des kits de campagne (affiches, tracts...) aux candidats investis par le FN, et imposés par le parti, à des coûts surfacturés. Or, comme le veut le code électoral, l'Etat rembourse au candidats les frais de campagne si celui-ci a obtenu plus de 5 % des suffrages. Ces candidats remboursaient ensuite le micro-parti Jeanne, en incluant les intérêts. En contrepartie, la justice soupçonne la société Riwal d'avoir financé illégalement des campagnes du FN à hauteur de plusieurs millions d'euros, via notamment des octrois de crédits sans intérêts.
Marine Le Pen n'est pas directement inquiétée
Comme le rappelle Francetv Info, "au total, trois procédures sont en cours. La première a abouti à la mise en examen de sept personnes et trois personnes morales pour escroquerie, recel d’abus de biens sociaux, faux et usage de faux, lors des législatives de 2012". Il s'agit de Jean-François Jalkh, le vice-président et responsable des affaires juridiques du FN, Wallerand de Saint-Just, le trésorier du parti, ainsi que 'Jeanne' et le 'Front national'. Ces derniers devront s'expliquer devant la justice.
La justice a ouvert une seconde enquête en octobre 2016, qui porte sur plusieurs campagnes entre 2014 à 2016, ainsi qu'une troisième sur les régionales de 2015. L'investigation a été confiée à la brigade financière. La justice n'a pas encore procédé à des mises en examen.
Simplement entendue en tant que témoin assistée, Marine Le Pen n'est pas directement inquiétée dans cette affaire.
Le patrimoine des Le Pen
La Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) soupçonne Jean-Marie Le Pen et sa fille d'avoir sous-évalué leur patrimoine détenu en commun. Il s'agit notamment de leur propriété de Montretout, à Saint-Cloud (Hauts-de-Seine). Au total, on parle de plus d'un million d'euros pour le cofondateur du FN et de plusieurs centaines de milliers d'euros pour sa fille. Selon le Journal du Dimanche, le fisc leur réclamerait près de 3 millions d'euros.
Le parquet national financier, saisi par l'HATVP, a ouvert une enquête préliminaire en janvier 2016. Le 31 du mois, Jean-Marie et Marine Le Pen ont été entendus par la justice. La présidente du FN risque trois ans de prison et 45 000 euros d'amendes ainsi que 10 ans d'inéligibilité en cas de fraude avérée.