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A peine refermé, Matignon rouvre le dossier sensible de l’immigration. L’ancien Premier ministre Gabriel Attal a partagé ses réticences vis-à-vis d'un nouveau projet de loi relatif à l’immigration lors d’un entretien sur France Inter ce lundi 14 octobre. Celle-ci "ne me semble pas totalement prioritaire", a assuré le président du groupe Ensemble pour la République à l'Assemblée nationale.
Un point de vue partagé par l’ex-ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher. “Non, une nouvelle loi immigration ne semble pas prioritaire. Oui, il faut s’assurer de la mise en œuvre de ce qui a été voté en décembre dernier en France et en Europe”, a-t-elle écrit sur X (anciennement Twitter), en commentaire d’un clip vidéo contenant la réaction de l’ancien chef du gouvernement.
118 lois sur l’immigration
Pour rappel, le 27 janvier 2024, après de longs débats et plusieurs mesures censurées par le Conseil constitutionnel, un texte sur l’immigration et le droit d’asile a été promulgué. Une partie des dispositions concernées ne sont entrées en vigueur que très récemment, en juillet 2024. Cette réforme faisait elle-même suite, comme le relève Le Monde, à une série de plus de 117 lois sur le sujet depuis 1945.
Mais le sujet est loin d’être clos. Le 13 octobre 2024, la porte-parole du gouvernement, Maud Bréjeon a fait savoir sur BFMTV qu’un nouveau texte l’immigration serait débattu “en 2025”. Le ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau prône depuis son entrée en fonction place Beauvau un “tour de vis” à propos de l’immigration. Il souhaite en particulier de nouvelles dispositions permettant de prolonger la détention des personnes étrangères en situation irrégulière. D'après des sources évoquées par l'AFP, c'est ce point en particulier qui constiterait l'objet central du nouveau projet de loi.
Jordan Bardella se rengorge
Cette annonce prouve que « plus rien ne peut se faire sans nous au Parlement ”, s’est réjoui le président du Rassemblement national, Jordan Bardella, sur BFM-TV ce 14 octobre. Sur ce sujet pour lequel le Rassemblement national souhaitait même organiser un référendum, le parti d’extrême droite avait fait savoir qu’il se montrerait très attentif aux propositions du gouvernement Barnier.
“Je me méfie des annonces", a ainsi ajouté Jordan Bardella, qui a critiqué l’enveloppe allouée à l’aide médicale d’Etat dans le projet de budget pour 2025. “La position qui va être la nôtre d’ici à de prochaines élections législatives, ça va être de pousser un maximum de nos mesures”, a prévenu Jordan Bardella.
Un “gage”
A gauche, l’annonce de ce nouveau projet de loi est perçue comme la preuve que le gouvernement Barnier cède aux exigences du Rassemblement national. “La loi immigration vient juste d’être votée, l’encre est à peine sèche, et le nouveau Gouvernement voudrait déjà en refaire une, tout cela pour donner des gages à Marine Le Pen et au RN qui menacent de ne pas voter le budget”, a, par exemple, commenté Olivier Faure, le Premier secrétaire du Parti socialiste, sur France inter le 13 octobre.
La reprise des débats parlementaires sur ce texte est prévue pour “début 2025”, selon la porte-parole du gouvernement.