Emmanuel Macron et Gabriel Attal durant la cérémonie d'ouverture des Jeux olympiques de Paris 2024. © David Niviere/ABACAabacapress
Si Emmanuel Macron a fini par accepter la démission de son actuel Premier ministre plus d'une semaine après le second tour des élections législatives, il lui avait demandé de rester en place pour s'occuper des affaires courantes du pays. Depuis, leur relation s'est profondément détériorée.
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La cérémonie de clôture des Jeux olympiques de Paris acte aussi la fin de la trêve politique souhaitée par Emmanuel Macron et entre le chef de l’État et son Premier ministre démissionnaire, la rupture est actée. D’après le Parisien, les tensions auraient démarré bien avant la dissolution de l’Assemblée nationale le 9 juin dernier. Leur dernière rencontre en tête à tête date du 24 juillet suite à un Bureau exécutif tendu du parti Renaissance. Depuis, les deux hommes ne s’adressent plus la parole excepté pour “des choses formelles, obligatoires”. 

La dissolution comme coup de massue

Si leur relation n’était déjà pas au beau fixe, elle s’est achevée durant les semaines suivant la dissolution et notamment avec la démission du gouvernement de Gabriel Attal le 16 juillet dernier : “Ce n’est pas juste une rupture. À l’Élysée, ils le vivent comme une déloyauté”, a expliqué un ministre au Parisien. 

Selon un membre du parti présidentiel, il est étrange que le Président “se sente trahi” par Gabriel Attal alors “qu’il n’en a lui-même rien eu à faire de lui quand il a décidé de dissoudre". L’actuel Premier Ministre avait d'ailleurs insisté au soir du second tour des législatives sur le fait que cette dissolution, il ne l’avait pas choisie avant de suspendre la réforme de l’assurance chômage sans prévenir le chef de l’État. 

Des tensions bien plus anciennes 

Mais ces tensions ont commencé bien avant la dissolution. Quelques semaines seulement après la nomination de Gabriel Attal à Matignon, en pleine crise agricole, Emmanuel Macron avait déjà souligné “l’immaturité” de son cadet. Il lui reprochait notamment de trop tirer la couverture à lui comme lors du Salon de l’agriculture.

Selon le quotidien, le Président de la République ne prend même plus de pincettes en privé quand il s’agit de son Premier ministre. "Il n’y a pas de crédit à donner à ceux qui pensent à 2027 avant 2024", aurait-il déclaré avant d’ajouter qu’avec Gabriel Attal, ce serait "tout pour ma gueule".

Gabriel Attal ne laisse rien paraître 

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De son côté, Gabriel Attal semble faire la politique de l’Autruche. Ce dernier s’est félicité d’avoir pu profiter “des Jeux” durant la seule gestion des affaires courantes. S’il s’inquiète de l’ambiance dans laquelle se fera la rentrée de l’Assemblée, il a fait mine, devant un proche, de s’étonner de la soi-disant dégradation de ses rapports avec le chef de l’État : “Il paraît que je n’aime plus le président ?” s’est-il étonné, sûrement pour que cela soit répété.

Les deux hommes se sont croisés à l’Élysée ce lundi 12 août pour les remerciements de tous les acteurs engagés dans l’organisation des Jeux de Paris, en attendant la désignation tant attendue du nouveau Premier ministre dans quelques jours