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Au moment du premier tour des élections législatives qui se sont déroulées le 30 juin dernier, Emmanuel Macron avait l’idée de donner une interview en exclusivité. Son choix s’est alors porté sur Faustine Bollaert pour une émission spéciale, prévue pour le dimanche 23 juin.
Une "grande interview en tête-à-tête"
Alors que l’entourage du Président lui conseillait de faire profil bas durant la campagne des législatives anticipées, Emmanuel Macron a pris l’initiative, après l’annonce de la dissolution de l'Assemblée, de préparer une nouvelle intervention télévisée en prime time pour mobiliser les électeurs et expliquer sa décision controversée de dissoudre l'Assemblée après les Européennes.
L’Élysée commence par négocier avec les rédactions de France 2 et TF1 pour un traditionnel JT de 20 heures, le dimanche 23 juin. Mais la stratégie de l’Élysée change en cours de route. Les communicants du président pensent alors à Faustine Bollaert qui présente Ça commence aujourd’hui chaque après-midi à la télévision.
Considérée comme l’animatrice préférée des Français, selon le classement 2023 établi par TV Magazine, un conseiller du président appelle Faustine Bollaert le 21 juin pour lui proposer un concept.
Contactée par Planet, l’animatrice n’a pas donné suite à nos sollicitations. Dans les colonnes du Parisien, un cadre de France Télévisions, explique sous anonymat : "Il ne s’agissait pas d’un numéro spécial de "Ça commence aujourd’hui", mais d’une grande interview en tête-à-tête, histoire de fendre l’armure." "Il voulait revenir sur la dissolution et ses implications personnelles," ajoute un proche du président.
L’invitation déclinée par Faustine Bollaert
Faustine Bollaert a décliné poliment l’invitation. Quelques minutes plus tard, elle reçoit un nouvel appel, cette fois du président en personne, qui tente de la persuader.
Après avoir raccroché, l'animatrice et proche de Michel Drucker prévient la direction de France Télévisions et prend le temps de réfléchir pendant quelques heures avant de refuser définitivement. "Elle trouvait ce type d’interview inapproprié dans ce contexte," explique le cadre au Parisien. "Elle craignait aussi que ses téléspectateurs ne comprennent pas bien la démarche."
Après cet échec, l’Élysée choisira finalement de s’exprimer par le biais d’une Lettre aux Français, publiée le dimanche 23 juin. Plusieurs mois après, elle a enfin brisé le silence.
Faustine Bollaert s'explique enfin sur son refus
Plusieurs mois après, Faustine Bollaert est sortie du silence. Lundi 6 janvier 2025, l’animatrice était l’invitée de l’interview "Buzz TV" pour Le Figaro. L’occasion pour la maman quadragénaire de revenir sur les coulisses de cette demande du président de la République.
"Je suis hyper mal à l’aise avec cette histoire parce qu’à chaque fois qu’on me pose la question, j’ai l’impression que, c’est censé quand même rester très confidentiel", a-t-elle confié. "Donc oui, peut-être que c’est malvenu d’aller raconter ça parce que je ne veux pas du tout afficher comme une fierté d’avoir dit non au président. Au contraire, j’ai plutôt été très angoissé à l’idée de cette décision et je n'en ai pas dormi pendant quelques jours" (voir l'extrait vidéo ci-dessous).
La présentatrice de France Télévisions justifie enfin son refus d’interroger le chef de l’État. "Moi, ce qui m’intéresserait, c'est l’humain. Le statut de président, sa place d’homme extrêmement détesté" en révélant les dessous de cet appel. "On m’appelle un mercredi pour faire une interview le vendredi. Je ne suis pas Caroline Roux (la présentatrice de C dans l’air sur France 5, NDLR). Je ne suis pas Anne-Sophie Lapix (présentatrice du 20 Heures de France). Il aurait fallu que je fasse l’ENA, Sciences po, 10 ans de BFM en trois jours... Je suis aussi lucide sur les risques que je prenais et après, j'avais l’impression d’être instrumentalisé un petit peu et je l’ai dit avec ces mots-là au président" en témoignent les images dans la suite de l'interview.
La réponse d’Emmanuel Macron au refus de Faustine Bollaert
En décembre dernier, celle qui a été élue animatrice préférée des Français pour la deuxième année consécutive évoquait déjà son refus auprès de TV Magazine. "Cette sollicitation était flatteuse et gratifiante, surtout quand votre sens de l’interview, votre écoute et votre curiosité humaine sont reconnues. Mais l’assurance que j’ai gagnée avec le temps, et également grâce à mon titre d’animatrice préférée, m’a permis de m’écouter et de dire non", a-t-elle réagi. "Je n’ai pas eu peur de refuser alors que beaucoup dans mon entourage professionnel me disaient qu’on ne pouvait pas dire non au président de la République !"
Devant le refus de son invitation, la réponse de l’époux de Brigitte Macron ne s’est pas fait attendre. "Je lui ai dit que j’aimerais beaucoup l’interviewer hors contexte politique. Et quand je lui ai annoncé mon refus, il a été très compréhensif et très cordial" admet la présentatrice de Safe Zone qui a "une curiosité pour Emmanuel Macron en tant qu’homme, mais pas forcément pour le politique."