Eric Dupond-Moretti : sa relation explosive avec le Rassemblement NationalAFP
Le nouveau ministre de la Justice entretient une relation conflictuelle avec le RN. Depuis sa nomination au gouvernement, Eric Dupond-Moretti est d'ailleurs fortement décrié par le parti.
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Le 6 juillet 2020, Eric Dupond-Moretti fait son entrée au ministère de la Justice. Ce célèbre avocat pénaliste au caractère bien trempé est nommé au gouvernement Jean Castex. Cette décision surprenante fait beaucoup parler, autant sur les réseaux sociaux que dans la sphère politique. Il y a quelques années, le Garde des Sceaux affirmait en effet qu'il n'avait pas les compétences nécessaires pour assumer cette responsabilité, et que, de toute façon, il n'accepterait jamais une telle proposition. Également, cet événement déterre une haine bien ancrée entre ce ténor du barreau et un grand parti politique de France : le Rassemblement national. D'où vient cette relation houleuse entre les deux protagonistes ?

Eric Dupond-Moretti : le meurtre de son grand-père immigré

Cette haine entre l'avocat et le parti trouve son origine dans l'histoire personnelle d'Eric Dupond-Moretti. Dans les colonnes du Figaro, un ami d'enfance de celui-ci confie : "Ça le révulse. Il n'en fait pas une obsession, mais son histoire personnelle - le meurtre de son grand-père que la police n'a pas pris la peine d'élucider parce que celui d'un 'Rital' - fait qu'il a ça en lui". Enfant d'un père métallurgiste mort d'un cancer à ses quatre ans et fils d'une femme de ménage italienne, l'Acquitator a trouvé sa vocation d'avocat suite à un drame familial. Son grand-père maternel, immigré d'Italie, a été assassiné le long d'une voie ferrée. Aucune enquête n'a jamais été ouverte pour trouver le coupable. 

Plus qu'une vocation professionnelle, Eric Dupond-Moretti trouve en cet événement tragique une aversion incommensurable pour le parti d'extrême-droite. En effet, il va jusqu'à souhaiter son interdiction…  

Eric Dupond-Moretti : partisan d'une dissolution du RN ? 

En 2018, le désormais ministre de la Justice est l'invité de Léa Salamé sur France Inter. À l'antenne, il formule le souhait d'une dissolution du parti qui, à l'époque, s'appelle Front national. "Ah moi, je pense qu'il faut l'interdire, oui", déclare-t-il avant de nuancer son propos. "Mais c'est compliqué parce qu'après, il y a reconstitution de ligue dissoute, vous savez… Et puis on est tellement habitués, non seulement à ces gens, mais à ce qu'ils véhiculent comme idées, que ce serait difficile aujourd'hui", poursuit-il. 

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Ces propos lui ont valu d'être qualifié de "militant d'extrême gauche" par les membres du parti. Jordan Bardella, député européen, affirme chez Cnews que cet homme "est un agitateur d'extrême gauche qui a visiblement un problème avec la démocratie". 

Eric Dupond-Moretti : le défenseur d'Abdelkader Merah

Autre ombre au tableau : l'avocat pénaliste fut le défenseur d'Abdelkader Merah, complice de son frère lors des attentats de Toulouse et Montauban en 2012. À l'époque, Eric Dupond-Moretti se dit honoré d'être en charge d'une telle affaire. Le Rassemblement national est scandalisé par de tels propos qu'il juge comme une terrible insulte faites à toutes les victimes du terrorisme islamiste.

Dans un de ses tweets, le compte officiel du parti politique reproche également au garde des Sceaux de défendre le rapatriement des djihadistes français et l'interdiction de l'anonymat sur les réseaux sociaux. Il faut croire que cette relation agitée a encore de beaux jours devant elle.