De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Un hommage passé presque inaperçu. Lors de sa passation de pouvoir avec Nicole Belloubet le 7 juillet dernier, Éric Dupond-Moretti a évoqué son parcours personnel et professionnel, déclarant tout l’amour qu’il avait pour son métier d’avocat. L’Ogre des assises a également eu quelques mots pour sa mère, une figure extrêmement importante dans sa vie. Un autre nom a été cité, mais qui a sans doute beaucoup moins parlé que les autres aux Français qui ont suivi la passation de pouvoir, celui de Casamayor.
Casamayor : qui est-il ?
Il s’agit du nom de plume du magistrat Serge Fuster, décédé en 1988. En tant que magistrat, il a participé au procès de Nuremberg, faisant parti de la délégation française. Ce n’est pas la première fois que celui qui est désormais garde des Sceaux évoque cette figure, puisqu’il aime particulièrement citer une de ses phrases sur la justice en France : "La justice est une erreur millénaire qui veut que l’on ait attribué à une administration le nom d’une vertu".
S’il était magistrat sous le nom de Serge Fuster, il utilisait le pseudonyme de Casamayor pour signer ses articles et ses livres, principalement des essais sur la justice. En tout, Casamayor a écrit une vingtaine de livres, de 1953 ("Où sont les coupables ?") à 1986 ("L’Avenir commence hier"). En plus de ces essais, Serge Fuster a publié quatre romans, entre 1955 et 1982. Il a également écrit dans le journal Le Monde et dans la revue Esprit pendant plus de trente ans. Avec ses prises de position et ses réflexions sur la justice, Casamayor a aussi été au cœur de polémiques, notamment une en 1966.
Casamayor : la polémique autour de Georges Figon
Un de ses textes, publié dans le journal Le Monde, lui vaudra des sanctions de ses pairs. En février 1966, Casamayor s’intéresse à la mort de Georges Figon, un truand mêlé à la disparition de Mehdi Ben Barka. Il critique ouvertement l’ordonnance de non-lieu rendue dans cette affaire, alors qu’il est, à l’époque, conseiller à la cour d’appel de Paris. Cette prise de position lui vaut une suspension du ministre de la Justice de l’époque, Jean Foyer et une réprimande du Conseil supérieur de la magistrature. De l’autre côté, il obtient de nombreux soutiens et gagne en renommée après la publication de ce texte. Une popularité, particulièrement dans les milieux de gauche, qui durera jusqu’à sa mort.
Casamayor : "Il laissera un grand souvenir dans le monde judiciaire"
Avant sa mort en 1988, Casamayor a terminé sa carrière de magistrat comme président de chambre à la cour d’appel de Versailles. L’année de son décès, sa mémoire est saluée par de nombreux politiques, notamment le président de la République de l’époque, François Mitterrand et son Premier ministre Michel Rocard. Le garde des Sceaux Pierre Arpaillange souligne alors que "toute sa vie, Casamayor a réfléchi aux problèmes de la justice". Selon lui, "il a été l’un des initiateurs de pistes nouvelles à défricher" et "il laissera un grand souvenir dans le monde judiciaire". Pari réussi puisque, 34 ans plus tard, son nom est cité par le nouveau garde des Sceaux.