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Alors que le projet de loi sur le renseignement fait actuellement débat, Christiane Taubira a fait une révélation pour le moins surprenante. La garde des Sceaux a en effet déclaré mardi sur Europe 1 qu’elle émettait de sérieuses réserves quant au bien-fondé de ce texte. Aussi, aurait-elle été capable de descendre dans la rue pour protester… si elle n’avait pas été ministre. "Il y a forcément des risques parce que les techniques et les technologies sont très puissantes (…) Je considère que ce débat est nécessaire et qu’il est souhaitable. (…) On a le droit de s’interroger parce qu’effectivement ça n’est pas banal", a-t-elle d’abord fait valoir.
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Au journaliste qui lui demandait ensuite si, hors du gouvernement, "on l’aurait retrouvée dans la rue" pour manifester contre ce projet de loi, la ministre de la Justice a répondu tout de go : "évidemment". Et celle-ci d’expliquer : "C'est pour ça que je dis qu'il est bon que la société s'interroge. Moi députée, n'étant pas dans l'action publique en tant que membre du gouvernement qui écrit le texte, de l'extérieur avant même l'écriture du texte, j'aurais dit oui. Je suis garde des Sceaux, ma responsabilité, c'est de préserver les libertés".
Le texte peut "encore évoluer"
Des propos quelque peu inattendus venant d’un membre du gouvernement. Et que Christiane Taubira a tempérés en soulignant ensuite les améliorations qui avaient été apportées au texte initial. La ministre a même laissé entendre que d’autres pouvaient encore y être apportées et que le projet pouvait donc "encore évoluer". Visiblement soucieuse de ne pas faire de vagues, la ministre a par ailleurs souligné que "le Conseil constitutionnel (que le président François Hollande s'est engagé à saisir) va veiller scrupuleusement à la conformité de chaque disposition, et c'est une garantie fondamentale". "L'État de droit, c'est un Etat qui est efficace mais où on préserve les libertés. Il ne s'agit pas de dire aux gens habituez-vous à ce qu'on sacrifie vos libertés individuelles pour préserver votre sécurité. Il s'agit de faire en sorte que les services de renseignements aient les moyens de travailler mais qu'ils soient constamment sous contrôle", a-t-elle aussi rappelé.
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