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Benjamin Griveaux a retiré sa candidature aux élections municipales le 14 février dernier après la diffusion sur Internet de vidéos intimes qui lui sont attribuées. Ces images ont été envoyées à Alexandra de Taddeo, une étudiante de 29 ans avec laquelle l’ancien porte-parole du gouvernement a entretenu une relation par messages au printemps 2018. Une histoire qui a refait surface un an et demi plus tard avec le "projet" de l’activiste russe Piotr Pavlenski, compagnon d’Alexandra de Taddeo. Le couple a été mis en examen pour "atteinte à l’intimité de la vie privée" et "diffusion sans l’accord de la personne d’un enregistrement portant sur des paroles ou images à caractère sexuel et obtenues sans son consentement ou par elle-même."
Vidéos intimes : qui a mis fin à leur relation ?
Alexandra de Taddeo et Benjamin Griveaux ont débuté leurs échanges au printemps 2018, comme l’a expliqué la jeune femme lors de sa garde à vue. Elle aurait été à l’initiative de cette rencontre, par le biais d’Instagram, afin d’obtenir une interview de l’homme politique. Interrogé par Marianne, un proche de la jeune femme affirme le contraire : "Elle s’est tout simplement abonnée au compte de Benjamin Griveaux, et lui, en retour, s’est abonné à son compte et a enclenché un dialogue". D’abord politique, la conversation aurait ensuite pris un tournant plus intime avec l’échange de photos et vidéos, des deux côtés.
Lors de son audition par la brigade de répression de la délinquance contre la personne, Benjamin Griveaux a reconnu être l'auteur des vidéos à caractère sexuel diffusées, révèle L’Obs. Selon l’hebdomadaire, il a donné de nouveaux détails sur sa relation avec Alexandra de Taddeo, expliquant avoir envoyé "entre cinq ou six vidéos" à la jeune femme entre les mois de mai et d’août 2018. Il y aurait eu une seule rencontre physique entre eux, au domicile parisien de la jeune femme, avant que leur relation ne se termine. Alors qu’Alexandra de Taddeo évoquait le mois de mai, Benjamin Griveaux affirme que cette rencontre a eu lieu au mois d’août 2018.
Sur ce point, l'homme politique a donné quelques précisions, expliquant qu’il avait voulu mettre un terme à la "relation épistolaire" qu’il entretenait avec Alexandra de Taddeo. Cette dernière aurait "parfaitement compris" son souhait. "Et jusqu’à il y a un mois et demi, je n’avais aucune nouvelle", a-t-il conclu auprès des enquêteurs, cité par L’Obs. A-t-il été piégé par la jeune femme ? Il a donné sa réponse aux enquêteurs.
Vidéos intimes : Benjamin Griveaux a-t-il été piégé ?
Benjamin Griveaux a-t-il été piégé ? C’est la question qui se pose depuis son retrait de la campagne des élections municipales. Lors de sa garde à vue, Alexandra de Taddeo a démenti tout projet de chantage, d’extorsion ou de vengeance et affirmé que Piotr Pavlenski s’était emparé des fichiers à son insu. Une version également défendue par son compagnon.
Interrogé sur ce point précis par les enquêteurs de la brigade de répression de la délinquance contre la personne, l’ancien porte-parole du gouvernement a expliqué qu’il ne le savait pas lui-même, précisant : "La seule chose que je sais, c’est qu’elle les a enregistrées". Il a confirmé lui avoir envoyé des vidéos "éphémères" sur la messagerie instantanée de Facebook, vidéos qui devaient s’effacer automatiquement au bout de trente secondes. Précaution inutile car, comme le précise France Info, la jeune femme a expliqué aux enquêteurs avoir activé une option sur son téléphone pour enregistrer ces images. Pourquoi les avoir stockées ? Afin d’avoir des preuves des sollicitations de Benjamin Griveaux si jamais son épouse apprenait leur relation, a expliqué Alexandra de Taddeo. Pourtant, le flou demeure sur le nombre de vidéos échangées et sur ce qu’elles sont devenues.
Vidéos intimes : ont-elles été supprimées ?
Lors de son audition devant les enquêteurs, Benjamin Griveaux a expliqué ne pas se souvenir du nombre exact de vidéos qu’il a envoyées à Alexandra de Taddeo. D’après Le Journal du dimanche, il existerait cinq vidéos mais seulement deux ont été diffusées par Piotr Pavlenski. Que sont devenues les autres ? Lors de son audition, la jeune femme aurait expliqué aux enquêteurs avoir supprimé toutes les vidéos avant son interpellation, rapporte France Info. Elle aurait reformaté à plusieurs reprises son ordinateur ainsi que son téléphone et se serait débarrassée d’une clef USB – contenant les vidéos – dans les toilettes d’un bar.
Pour justifier la diffusion des vidéos de Benjamin Griveaux, Piotr Pavlenski explique avoir voulu montrer son "hypocrisie dégoûtante". "Il a utilisé sa famille en se présentant en icône pour tous les pères et maris de Paris. Il a fait de la propagande des valeurs familiales traditionnelles", ajoute-t-il. Pourtant, l’avocat de Benjamin Griveaux ne croit pas à cette justification, la qualifiant de "grotesque". Pour certains, il aurait plutôt été victime d'un complot.