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Un score historique pour l'extrême droite. D'après le site officiel du Parlement européen, le Rassemblement national (RN) a obtenu 31,37 % des suffrages aux élections européennes qui se sont tenues le dimanche 9 juin 2024. Loin derrière, la coalition Besoin d'Europe, qui regroupe les partis Renaissance, MODEM, Horizons, Parti Radical et UDI n'ont reçu que 14,60 % des voix. En réaction à ce vote historique, Emmanuel Macron s'est adressé à la France au cours de la soirée électorale.
"C'est une situation à laquelle je ne peux me résoudre", a martelé le président de la République. "La montée des nationalistes et des démagogues est un danger pour notre nation, mais aussi pour notre Europe, pour la place de la France en Europe et dans le monde", a-t-il poursuivi, annonçant alors la dissolution immédiate de l'Assemblée nationale.
Un désir de sembler serein
"J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote (...) cette décision est grave, lourde, mais c'est avant tout un acte de confiance", articulait le chef de l'État, face à la caméra. À en croire l'analyse de la gestuelle d'Emmanuel Macron, cette démonstration révélait, avant tout, une immense confiance en lui. Stephen Bunard, expert en analyse gestuelle et comportementale et auteur du livre Vos gestes disent tout haut ce que vous pensez tout bas (ed. So Book), décrypte pour Planet.fr cette allocution télévisée.
"Il a parlé plusieurs fois de confiance, mon impression générale est qu'il est très à l'aise. Certains y verront de l’inconscience, d’autres de la solidité dans la tempête. Je vois tout de même une forme de déni à vouloir sembler aussi serein", lance d'entrée de jeu le spécialiste en communication non verbale. La partie gauche du corps d'Emmanuel Macron est souvent en mouvement, l'axe main/bras/épaule montrant son implication voire son "envie d'en découdre".
Un air mécanique et contrôlé
"La main gauche souligne l'envie de s'impliquer personnellement. Son allocution ressemble davantage à une volonté de mobiliser avant une élection qu'on sait difficile plutôt qu'à celle à laquelle on s'attend après un tel échec", commente Stephen Bunard. D'après la gestuelle du président, on peut deviner quela décision de dissoudre l'Assemblée nationale est "bien assumée".
L'expert en gestuelle évoque également l'air "contrôlé" et "mécanique" d'Emmanuel Macron. "Il ne montre aucun signe flagrant d'embarras, de tristesse ou de dégoût pour les résultats, pas plus que de colère ou de honte. Il y a une absence d'émotion primaire à la différence de ce qu'on pouvait voir chez Edouard Philippe pendant la crise du Covid-19 qui montrait souvent des moues d'embarras, ce qui contribuait à le rendre plus humain, car cela parle à nos 'neurones miroirs' qui créent une forme d'empathie", développe Stephen Bunard.
Avant de poursuivre : "Si on divise toutefois son visage en deux, la partie gauche montre la gravité tandis que la droite, plus en lien avec le monde extérieur, semble vouloir inconsciemment suggérer la maîtrise et la capacité d’adaptation à la situation vécue".
Mains agitées et coups de langue satisfaits
D'après l'expert en gestuelle, le corps et l'esprit d'Emmanuel Macron font bloc : pas la moindre contradiction à l'horizon. "Il y a quelques coups de langue par-ci, par-là, qui montrent la satisfaction qu'il a à s'entendre parler et qui sont autant de marqueurs de confiance en lui, tels qu'on le connaît habituellement", affirme Stephen Bunard.
Quid des mains du chef de l'État ? D'après le coach en communication, il est possible de lire les préférences d'une personne d'après le positionnement de ses mains dans l'espace. "Il est intéressant de voir que la situation de l'Ukraine semble le préoccuper, puisqu'il place ses mains à gauche. En revanche, quand il parle des agriculteurs, on a l'impression que ses mains se positionnent très à droite, à l'extérieur de lui, comme s'ils étaient mis sur la touche", développe le spécialiste.
Une allocution bien pensée
"Sa confiance est troublante, au début, j'ai cru à un deepfake, une vidéo qui aurait été filmée avant l'annonce des résultats des élections", confie Stephen Bunard. Lors de l'allocution, le président de la République offre plus souvent la partie droite de son visage aux téléspectateurs. Cela pourrait révéler un désir de mettre de la distance, d'ajouter de la solennité ou d'inciter celui qui nous regarde à analyser davantage la situation. "Peut-être pour suggérer inconsciemment que tout cela a été pensé et est bien le fruit d’une stratégie, non d’une improvisation", conclut le spécialiste.