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Donné favori dans les sondages, le maire de Bordeaux compte tirer profit des faiblesses de Nicolas Sarkozy, son principal concurrent, pour remporter la primaire des Républicains de 2016.

"Nicolas Sarkozy a le parti. Moi, pour l’instant j’ai l’opinion", déclarait Alain Juppé au micro d’Europe 1 en avril dernier. Le dernier sondage Ipsos publié dans le Point jeudi va dans son sens. Le maire de Bordeaux obtiendrait 40% des voix au premier tour de la primaire des Républicains de 2016, tandis que son principal rival (non déclaré), Nicolas Sarkozy, ne recueillerait que 34% des intentions de vote. Toutefois, tout n'est pas encore joué. Alain Juppé le sait et mise sur une stratégie bien rôdée.

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Alain Juppé mise sur son sérieux et sa ligne modérée

L'ex-Premier ministre de Jacques Chirac compte ainsi tirer profit des faiblesses de l'ancien chef de l'Etat. "Alain Juppé est révélateur des défauts de Nicolas Sarkozy, explique à Planet.fr Christelle Bertrand, journaliste et auteur de Chronique d’une revanche annoncée, un ouvrage sur le retour au-devant de la scène politique du président des Républicains. De plus, les militants exerçant des professions intellectuelles n’aiment pas Nicolas Sarkozy, et Alain Juppé espère les séduire grâce à son sérieux."

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Grâce à sa ligne modérée, ce dernier compte également profiter d’une primaire ouverte pour séduire un maximum de sympathisants. Les chiraquiens lui sont déjà dévoués, ainsi que de nombreux centristes. François Bayrou a d’ailleurs annoncé qu’il ne se présenterait pas à l’élection présidentielle si celui-ci remportait la primaire. Toutefois, le fondateur du MoDem a estimé, dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, que les primaires "risquent d’être un piège parce qu’elles remettent le choix du candidat non pas dans les mains du peuple directement, mais dans celles d’un public engagé, militant, partisan, forcément plus virulent que la France réelle, peu en phase avec un candidat modéré et nuancé".

Une bataille de l'image sévit entre Nicolas Sarkozy et Alain Juppé

Par ailleurs, en juin dernier, Alain Juppé lançait "Le mouvement des jeunes avec Juppé" à la plaine Saint-Denis (Seine-Saint-Denis). L’occasion pour lui de toucher à la fois les jeunes et les quartiers défavorisés. Mais malgré tous ses efforts, le maire de Bordeaux apparait bien seul. "Les électeurs aiment savoir qui se trouve derrière un candidat. Il se fait donc violence, et essaye de médiatiser certaines personnes, comme Edouard Philippe (le maire du Havre), affirme Christelle Bertrand.

Dans la bataille de l’image qui sévit entre les deux favoris de la primaire, Alain Juppé ne semble donc pas avoir l'avantage. Il use d’une attitude "old school" pour attirer l’attention sur son programme. "Une méthode qui a du mal à être adoptée par les nouveaux codes de communication, analyse Christelle Bertrand. Quand Alain Juppé sort son livre-programme sur l’éducation, Nicolas Sarkozy répond en faisant la Une de Paris-Match. La carte du travail affronte celle de l’intime. Et Nicolas Sarkozy a tissé un lien très intimiste avec les militants." En effet, le patron des Républicains est généralement ovationné lors de ses discours alors qu'Alain Juppé a déjà essuyé des sifflets au sein de son propre parti.

Le véritable enjeu se dessinera au second tour de la primaire

Pour de nombreux politologues, le maire de Bordeaux est d'ores et déjà assuré d'aller au second tour des élections. Le véritable enjeu se dessinerait lors du report des voix. "Les voix de François Fillon iront majoritairement à Alain Juppé, estime Christelle Bertrand. La victoire pourrait dépendre de Bruno Le Maire. Ce dernier marche sur les plates-bandes de Nicolas Sarkozy. Ses indications de vote pourraient être déterminantes." Verdict le 27 novembre 2016.

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