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La retraite, synonyme de baisse des dépenses ? Pas nécessairement selon Laurent Porquiet, directeur du cabinet de gestion de patrimoine Herez. "En réalité, on dépense tout autant mais différemment : plus en voyages, pour les enfants et les petits-enfants par exemple. Le risque de dépendance implique des dépenses supplémentaires que peu de monde intègrent par avance", ajoute-t-il. A l’inverse, la perte des revenus d’activité est réelle avec le passage à la retraite. D’après une note de l’Insee, le niveau de vie décroît de 7,9% en moyenne trois ans après le passage en retraite.
D’où l’intérêt de percevoir un complément de revenu. Pour toucher 1000 euros supplémentaires par mois, soit 12 000 euros par an, un capital au départ à la retraite d’au moins 350 000 est nécessaire. "Le premier conseil que je donnerai est de faire attention aux impôts et prélèvements : obtenir 1000 euros net n’est pas du tout la même chose qu’obtenir 1000 euros en brut, notamment sur les revenus issus de l’immobilier", prévient Laurent Porquiet.
Se tourner vers l’immobilier
Pour amasser ce capital, il faut épargner tout au long de la vie professionnelle. "L’enveloppe mensuelle à y consacrer dépend de l’âge auquel on commence, et de la rentabilité de l’investissement. Par exemple, en débutant vers 30 ans dans une société civile de placement immobilier (SCIP), dont on peut espérer un rendement constant de 4% au fil des années, il est nécessaire d’investir 300 à 400 euros par mois", explique Marc Morin, du cabinet de gestion de patrimoine Avesta. Les SCPI sont un placement collectif permettant d'acquérir des biens immobiliers (bureaux d’entreprises, locaux…) via un gestionnaire spécialisé. Cette solution est à la mode : en 2019, 8,9 milliards d’euros ont été collectés par les SCIP, un record.
Le grand avantage de l’immobilier est de pouvoir se créer du capital en bénéficiant de l’effet de levier du crédit. Cela peut être le cas pour investir directement dans des logements, à louer ensuite, soit directement soit en via des dispositifs fiscaux, comme la loi Pinel. Les loyers perçus permettent de compenser une partie de l’emprunt. Il faut toutefois être capable de combiner cet effort avec celui de l’achat de sa résidence principale. Autre possibilité : louer en meublé non-professionnel, par exemple pour des résidences étudiantes ou des ehpads, ce qui a l’avantage de bénéficier de davantage d’abattements d’impôts.
Les placements financiers
La deuxième grande famille des investissements est portée vers les produits financiers. Le placement phare est l’assurance-vie. "Le gros avantage assurance vie, c’est de pouvoir capitaliser les intérêts : tant qu’on ne les sort pas, on ne paye pas d’impôt", explique Géraldine Métifeux, co-gérante du cabinet de gestion du patrimoine Alter Egale. L’effet d’entraînement peut être rapide, par exemple si la somme initiale est importante. "Si une personne dispose un capital de 50000 euros et qu’elle épargne 500 euros par mois, en se tournant vers le marché des actions pour avoir un rendement important – bien que plus risqué, de l’ordre de 5% en moyenne annuel, on obtient une somme de 396 000€ au terme de 21 ans", calcule Géraldine Métifeux. De cette somme, un peu plus de la moitié sont des intérêts, les seuls qui sont soumis à l’impôt lors du retrait. Dans le choix de cette option, prendre des risques est presque indispensable car les taux d’intérêt et les rendements des obligations d’Etat sont particulièrement basses. Mais le risque de l’investissement dans les actions est lissé par la durée : "l’investissement dans les actions, ce n’est pas pour 1 ou 2 ans", résume Marc Morin.
Un autre avantage de l’assurance-vie est, lorsqu’on prélève le contrat petit à petit, par versements programmés, de pouvoir éviter une imposition trop lourde. À partir de la huitième année du contrat, il est possible de retirer de l’argent en bénéficiant d'un abattement fiscal de 9200 euros par an sur les intérêts pour un couple, et 4600 euros pour une personne seule. Comme seuls les intérêts retirés sont pris en compte dans l’impôt, il est possible de piocher dans son assurance-vie sans imposition, même si les prélèvements sociaux comme la CSG, ou le CRDS restent dus.
Enfin, l’assurance-vie présente un avantage dans la transmission puisque 152.000 euros par héritier sont exonérés des droits de succession.
Bénéficier d’une rente viagère ?
Troisième option, opter non pas pour le rendement des intérêts de son capital mais de son retrait, ce qui assure un revenu régulier et indépendant des variations des marchés financiers ou immobiliers. Pour cela, on épargne tout au long de sa vie auprès d’un organisme pour bénéficier, à partir de l’âge décidé, du versement mensuel d’une rente jusqu’à la disparition du capital. Il existe deux types d’épargne : celle pour une rente dite simple, qui est perdue en cas de décès avant l’épuisement du capital, et celle dite réversible, plus chère mais qui assure que le reliquat soit transmis aux héritiers en cas de décès précoce.
"Il faut être prudent sur un aléa, la longévité. La question est : ‘Jusqu’à quel âge j’imagine vivre ?’ Mais évidemment, on n’est jamais certain de la bonne réponse !", nuance Laurent Porquiet. En effet, si le capital est épuisé, plus aucun versement supplémentaire ne peut être effectué. On pourrait donc se retrouver en fin de vie, période dans laquelle les dépenses de dépendance sont les plus importantes, sans ce précieux complément.
Le PER, un nouveau placement prometteur
Enfin, il est également possible s’orienter vers le nouveau Plan d’Epargne Retraite (PER), disponible depuis octobre 2019 avec l’ambition de simplifier l’épargne retraite de ces nombreux dispositifs (PERP, Madelin, PERE, article 83, PERCO). Tous les épargnants, même non-salariés, peuvent y souscrire. Le PER laisse le choix dans la manière d’utiliser son capital à la retraite et les placements à l’entrée sont défiscalisés. "Il peut être utilisé comme un placement de retraite et/ou un placement défiscalisant, notamment pour les personnes dans les plus hautes tranches d’imposition", explique Laurent Porquiet. Le PER est également plus souple que ces ancêtres dans les motifs de sortie prématurée de l’argent. Toutefois, à la sortie en capital, les sommes retirées sont soumises à l’impôt sur le revenu et au prélèvement forfaitaire unique de 30%.
Quoiqu’il en soit, il est important de bien connaître ses besoins pour identifier quelle solution correspond le mieux. La diversification de ces outils est une bonne stratégie pour équilibrer son patrimoine.
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