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L’ogre des Ardennes a été enterré avec ses derniers secrets. Décédé le 10 mai 2021, Michel Fourniret n’aura pas répondu de tous ses crimes devant la justice. En tout, il a été condamné à la réclusion criminelle à perpétuité pour cinq meurtres et deux assassinats, mais a avoué son implication dans trois autres affaires. Les enquêteurs et les magistrats instructeurs se focalisent désormais sur Monique Olivier, sa dernière épouse et complice de ses crimes, pour obtenir des réponses aux questions qui demeurent.
Michel Fourniret : des indices dans ses lettres ?
Et si l’ogre des Ardennes avait confessé ses crimes avant de mourir ? Cette théorie est celle du journaliste Oli Porri Santoro, le seul à avoir interrogé Michel Fourniret alors qu’il se trouvait en prison. Dans une longue enquête publiée par le magazine L’Envers des Affaires, il revient sur la correspondance qu’a entamée le tueur en série avec son fils Selim, fruit de son union avec Monique Olivier. Des lettres envoyées à partir de 2014 et qui sont du Michel Fourniret dans le texte : un charabia qui semble sans queue ni tête, mais peut-être faut-il lire entre les lignes ?
Interrogé par Enquêtes de vérité, Oli Porri Santoro – qui a eu accès à l’ensemble de cette correspondance entre le tueur et son fils – explique qu’ils ont peu à peu « compris que Michel Fourniret égrenait, à travers ses lettres, des indices, des noms, la présence d’autres personnes impliquées dans cette affaire ». Une sensation qui lui a été confirmée par Jean-Luc Ployé, expert psychologue de l’ogre des Ardennes de 2005 à 2018, car « il a toujours utilisé cette méthode intrafamiliale, il le faisait déjà avec Monique Olivier ». Michel Fourniret utilisait en effet l’acronyme de MSP, pour « membrane sur pattes », afin de parler de jeunes filles vierges.
Alors qu’il a gardé le silence sur plusieurs points sombres des différentes enquêtes, Michel Fourniret a-t-il voulu mettre son fils sur la piste de la vérité ? C’est possible, selon Oli Porri Santoro. Il y a surtout une phrase, qui revient régulièrement dans ses écrits et qui l’a interpellé… A première vue, elle semble incompréhensible.
Michel Fourniret : cette phrase qui revient sans cesse dans ses lettres
« Tout est important. Rien n’est important. On a le temps ». Cette phrase revient à plusieurs reprises dans les lettres que Michel Fourniret a envoyé à son fils Selim, révèle l’enquête de L’Envers des Affaires. « C’est très dur de lire une lettre de Michel Fourniret, encore plus de la terminer, mais, à travers ce fatras, il donne quelques phrases qui méritent d’être relevées », explique Oli Porri Santoro à Enquête de vérité. Cette phrase, l’ogre des Ardennes la tiendrait d’un de ses amis, dont il finit par écrire le nom à son fils Selim et qu’« il relie à une célèbre association basée sur l’entraide », nous explique le journaliste. Cette personne, interrogée dans le magazine, a fréquenté Michel Fourniret dans les années 1980, mais n'a jamais été interrogé par les forces de l'ordre. Dans tout ce fatras, il n’y a pas que des noms que le tueur a envoyés à son fils…
Michel Fourniret : un mystérieux pactole
Michel Fourniret est-il riche ? Il a en tout cas envoyé de grosses sommes d’argent à son fils, alors qu’il se trouvait déjà en prison. « Michel Fourniret avait un rapport très particulier à l’argent, il s’en servait pour manipuler les siens », explique Oli Porri Santoro à Enquêtes de vérité. L’ogre des Ardennes a été condamné à verser 1,5 million d’euros à ses victimes, mais n’a jamais payé. Pourtant, comme le journaliste l’explique dans son enquête, il a envoyé plusieurs mandats cash à son fils Selim, que ce dernier n’a jamais encaissés, à hauteur de 2000 euros.
D’où vient cet argent ? C’est encore un mystère aujourd’hui. Une partie du butin du gang des postiches, sur lequel Michel Fourniret a mis la main ? Des connaissances au fil des années ? Une chose est sûre, pour Oli Porri Santoro, l’ogre des Ardennes « n’était absolument pas quelqu’un d’isolé, il avait beaucoup d’amis et fréquentait énormément de monde ».
Crédit photo : ©AFP