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Les semaines et jours qui viennent de s'écouler ont été marqués par de très fortes intempéries dues à des dépressions, qui ont provoqué des crues inondant des dizaines de maisons, dans le Rhône ou l'Ardèche par exemple.
Les eaux charrient de la boue, qui ne s'évacue pas avec l'eau : outre les biens matériels, elle stagne sur les sols et les murs. Il faut donc dans un premier temps nettoyer les pièces jusqu'à ce qu'elles soient "propres" (portez une combinaison, des lunettes et un masque : la boue, comme l'eau, peuvent contenir des germes, des microbes et être polluées).
Reste alors le problème de l'humidité accumulée sur les sols non adaptés (moquette, parquet, lino, dalles PVC...) et dans les murs poreux (cloisons en brique, en plâtre ou même en bois). Il va falloir les aider à sécher.
Avant d'entreprendre cette lourde tâche, prenez des photos des dégâts, et avertissez votre assurance, qui vous dira ce qu'elle peut prendre en charge et à quel niveau, vous proposera de rembourser les frais ou d'intervenir par ses propres moyens.
Inondation : le séchage peut prendre jusqu'à un an !
Le sol, s'il est carrelé ou en béton ciré par exemple, séchera très rapidement, étant imperméable. Ce ne sera pas le cas comme évoqué d'un parquet, même vitrifié, d'un lino, de dalles ou lames en PVC : l'eau peut s'infiltrer dans les joints de ces revêtements et si elle ne les endommage pas, passera dessous et les imprègnera. Ce qui sera particulièrement le cas d'une moquette.
Pour les murs, il ne faut pas se fier à la marque correspondant à la hauteur qu'a atteint l'eau dans la pièce, qui ne dépasse généralement pas 1 m ou 1,50 m au maximum. Selon la durée de l'inondation, l'humidité va remonter par capillarité et même pénétrer dans l'épaisseur, qu'il s'agisse d'un mur porteur ou d'une cloison. Les matériaux poreux, encore une fois la brique, le plâtre ou le bois, sont particulièrement exposés. Les éventuels isolants intercalés aussi (voir plus bas).
Une chose à savoir avant d'entreprendre quoi que ce soit : le séchage complet, là aussi en fonction des matériaux de construction ou de finition, peut prendre de plusieurs semaines jusqu'à 1 an.
Le séchage des sols : un cas particulier
Pour sécher complètement les revêtements de sol qui ne sont pas imperméables, ou dont les joints ont laissé l'eau s'infiltrer en dessous, les techniques sont similaires - à l'exception de la moquette. A vrai dire, il n'y a pas trente-six mille solutions : il faudra utiliser, nous y reviendrons, un déshumidificateur professionnel.
Si seules quelques dalles ou lames de parquet, de PVC ou de lino ont gonflé ou gondolé, vous pouvez les remplacer à l'identique si vous avez encore du stock, une méthode à moindre coût (il est toujours recommandé d'acheter 5 à 10 % de matériau en plus que la surface à recouvrir et de les remiser à l'abri). Ou tenter de retrouver la référence sur internet par exemple.
Pour la moquette, c'est différent. Elle va être complètement imprégnée, spongieuse. Si elle a été posée-collée en rouleau, sans sous-couche (ou rembourrage) et n'est pas trop épaisse, il est possible de l'assécher assez rapidement. Car elle risque de moisir ce qui est mauvais pour la santé.
D'abord en ôtant un maximum d'eau avec un aspirateur dédié type chantier, puis en aérant la pièce régulièrement et en montant la température du chauffage quand les fenêtres sont fermées. L'utilisation d'un déshumidifcateur classique accessible aux particuliers est un plus.
Si la moquette est composée de dalles, qui sont normalement fines et posées avec de l'adhésif, mieux vaut les déposer, les sécher à part si elles ne sont pas abîmées/gondolées et recommencer la pose une fois le support totalement sec.
Si elle est très épaisse, ou a été posée en rouleau avec de l'adhésif, le plus simple est de la changer (la sous-couche sera de toute façon irrécupérable). Ce sera pris en charge par votre assurance.
Le séchage des murs : une sinécure ?
C'est plus facile à dire qu'à faire, mais dans le cas où vos murs sont recouverts d'un revêtement souple type papier peint ou toile de verre - si celle-ci montre des signes de gonflements (cloques...) ou de décollement - il faudra les déposer intégralement pour faciliter la respiration du matériau support et faciliter le séchage. Même chose avec une peinture qui n'aura pas résisté à l'eau: il faudra la décaper et attendre...
Si le mur est recouvert de lambris en bois ou PVC, de parements de pierre, de panneaux décoratifs vissés sur le support ou sur tasseaux, vous pouvez les déposer là aussi pour faciliter le séchage puis les reposer le moment venu. En revanche, s'ils sont directement collés et en bon état, laissez-les en place.
Dans tous les cas, deux solutions s'offrent à vous pour assécher la maçonnerie poreuse (ou le bois). Car l'humidité dans les murs peut affecter toute la structure de la maison. C'est pour cela que l'assurance envoie régulièrement un artisan équipé d'un testeur pour la mesurer, et savoir quand elle pourra entamer des travaux.
La première est de faire appel, vous ou votre assurance, à une entreprise spécialisée dans "l'assèchement technique." C'est cependant très cher, en fonction du travail à réaliser : de 30 euros HT jusqu'à plus de 100 euros HT le mètre linéaire main d'œuvre comprise.
La seconde est d'investir, cela pourra servir à nouveau si vous êtes malheureusement en zone inondable, dans un déshumidificateur de chantier professionnel. Seul appareil qui aura la force nécessaire pour sécher véritablement en profondeur. Il en existe à partir d'environ 600 euros HT, ou mieux, 1 000 euros HT avec un ventilateur puissant, car la ventilation est essentielle (comme l'aération pour raisons de santé encore une fois), ainsi qu'un système de chauffage. Problème, tout cela consomme beaucoup d'électricité.
Il est possible également de louer ce matériel, chez Kiloutou ou Loxam par exemple, mais c'est encore une fois très cher et la durée de location peut être très importante en fonction de l'imprégnation de l'eau et du taux d'humidité du mur. Mais ces appareils auront aussi une action sur les sols.
Ces méthodes de séchage ne dureront toutefois qu'un temps, il devra au bout d'un moment se faire "naturellement". Concernant les cloisons doublées, non seulement les plaques de plâtre, même hydrofuges, devront être changées si elles gondolent ou ont gonflé, mais également l'isolant s'il est touché : la laine de verre, de roche, les laines végétales et animales, les flocons de ouate de coton et autres peuvent se transformer en véritables éponges et perdre toute leur efficacité thermique.
Là, le séchage ne servirait à rien, mais heureusement, l'assurance devrait prendre en charge la reconstruction.