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Tout heureux de conclure la vente de 24 Rafale avec le Qatar, François Hollande était lundi dans la capitale, Doha. Il faut dire que pendant longtemps, "le meilleur avion de chasse au monde" a connu des jours sombres, boudés par les acheteurs internationaux pour des raisons géopolitiques et monétaires.
Mais avec le Qatar, le France tient sa troisième commande de cet avion de chasse en l’espace de seulement quatre mois. De quoi donner le sourire au président de la République qui a déclaré à l’issue de la vente que ce contrat était "une fierté pour le pays".
Un long courrier en moins, c’est 300 emplois qui disparaissent
Toutefois, tout le monde n’aurait pas le sourire. En effet, selon Le Monde, Air France – dont l’État détient 16% des parts - serait le grand perdant de cette transaction. Le quotidien du soir affirme que le Qatar avait mis une condition à la vente de ces Rafale : "Obtenir des droits de trafic supplémentaires vers la France pour sa compagnie aérienne, Qatar Airways."
Et l’émirat, dont la compagnie aérienne dessert déjà Paris, aurait obtenu que ses avions puissent desservir maintenant Lyon et Nice, "vraisemblablement trois fois par semaine".
Une contrepartie néfaste pour Air France - déjà en difficultés face aux compagnies aériennes des pays du Golfe - qui pourrait être amenée à revoir ses vols. Or, note le quotidien, "quand un avion long courrier est retiré de la flotte, ce sont 300 emplois directs en moins."
Toutefois, François Hollande a déclaré à Doha qu’il ne s’agissait par de "contreparties" mais de discussions parallèles : "Il est assez légitime qu'il y ait des discussions et des négociations pour qu'un certain nombre de lignes aériennes puissent être ouvertes en faveur de pays qui permettent aussi d'acheminer un grand nombre de touristes et nul doute que les villes de Nice et de Lyon sont particulièrement demandeuses de ce type d'attribution".
Le syndicat des pilotes d’Air France en colère
Dans un communiqué intitulé "Des armes contre des emplois", le syndicat national de pilotes de ligne d’Air France (SNPL) s’inquiète de la "concurrence déloyale des compagnies du Golfe qui touchent de la part de leur gouvernement des subventions colossales".
Le syndicat prévient le gouvernement "qu’il ne peut abandonner ces créneaux, vitaux pour notre industrie qui induit 100 000 emplois dans le seul bassin d’Ile-de-France, dans le seul but d’emporter un marché d’armement."