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"Nous ne pouvons pas faire payer la note aux Français par les impôts", assurait récemment Bruno Le Maire, sur le plateau d’Europe 1, alors questionné par Sonia Mabrouk au sujet de la "dette Covid". Cette dernière pèse de plus en plus lourd sur les finances publiques, mais là n’est pas la question promet le ministre de l’Economie. "C’est un engagement que j’ai pris comme ministre des Finances, je n’augmenterai pas les impôts", poursuit-il en effet, balayant l’idée d’un revers de la main. Et lui d’insister encore : c’est une mauvaise idée, déjà testée par François Hollande en 2012, à l’issue de la crise économique. "Ça a été une catastrophe", commente-t-il simplement.
Pour autant, de nombreux contribuables peinent à croire que l’Etat acceptera de s’asseoir sur ce qui s’avère être, particulièrement actuellement, un dramatique manque à gagner. 76% des contribuables, affirmait un récent sondage des Echos, cité par la radio, s’attendent désormais à des hausses d’impôts dans les prochains mois.
Certains, en revanche, vont jusqu’à les demander, rapporte MoneyVox. C’est le cas de Louis Gallois, qui souhaite la création d’un "impôt temporaire de solidarité". Explications.
Impôt temporaire de solidarité : de quoi parle-t-on, au juste ?
L’ancien patron de la SNCF a pris le temps de détailler son analyse devant les micros d’Europe 1. Il s’agirait donc, explique le haut-fonctionnaire, de cesser de parier sur les attitudes fiscales des Françaises et des Français pour commencer à taxer davantage les plus aisés. Il parle notamment d’un "accroissement des taux de l'impôt payé sur les tranches les plus élevées de l'impôt sur le revenu"...
Impôt temporaire de solidarité : le nouvel ISF ?
Il n’en faut pas plus pour faire penser à l’impôt de solidarité sur la fortune (ISF), qu’Emmanuel Macron a rapidement supprimé une fois arrivé à l’Elysée, estime MoneyVox. Ce dernier avait été remplacé par l’impôt sur la fortune immobilière (IFI), dont l’assiette est considérablement réduite.
Cependant, cet impôt temporaire, qui n’existerait que "pendant deux ans, par exemple", n’est pas destiné à financer la dette Covid, affirme Louis Gallois. Au contraire. "Cet argent devrait aller vers les jeunes, vers ceux qui ont des difficultés, vers ceux qui ont vraiment souffert", lance-t-il.
ISF : quel est le pari du Gouvernement ?
Louis Gallois n’est pas le seul à prôner une intervention plus radicale de l’Etat. C’est aussi le cas de plusieurs parlementaires, dont certains sont issus des rangs de la gauche et d’autres de la droite.
Pourtant, l’exécutif entend pour sa part s’appuyer sur la sur-épargne des Françaises et des Français, sur laquelle il aimerait capitaliser. Or, assure le Conseil d’analyse économique, l’essentiel de cette dernière - 70%, environ - est accumulée par 20% des ménages les plus aisés. De quoi relativiser l’enrichissement "global" des contribuables...