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Libres mais placés sous surveillance électronique : cela pourrait-il être le quotidien des Français après le 11 mai ? Toutes les options des industriels permettant de gérer le déconfinement sont étudiées par le gouvernement. Principale inquiétude, ne pas pouvoir éviter une seconde vague de contamination au Covid-19. L’exercice est complexe. C’est pourquoi il projette, comme c’est le cas dans plusieurs pays, de tracer les personnes infectées par le nouveau coronavirus, afin de pouvoir alerter tous ceux qui les ont croisées.
Après l’application StopCovid, très décriée par la population et pour laquelle demeure encore des interrogations, notamment pour le respect des données personnelles, la société toulousaine Sigfox propose un bracelet électronique.
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Déconfinement : un bracelet électronique pour tous ?
Ludovic Le Moan, le patron de Sigfox, a d'ores et déjà soumis le projet à l’Etat. En quoi ces bracelets électroniques, connectés à leur réseau seraient plus avantageux qu’une application ? Le dirigeant met en avant 3 arguments :
L’application StopCovid nécessite l’obligation d’avoir un smartphone. Ici, ce n’est pas le cas. Les plus démunis et les personnes âgées ne seraient ainsi pas défavorisés.
"L'idée est d'avoir un bracelet, ou un autre objet connecté, qui ne soit pas relié au smartphone et permettrait de connaître les personnes croisées par son porteur durant la journée et celles qui se sont rendues dans différents lieux", a-t-il indiqué au micro de RTL.
Ensuite, selon Ludovic Le Moan, le bracelet offrirait aussi une plus grande sécurité des informations privées récoltées.
"Une fois que le bracelet est enlevé, c'est fini. Alors que le téléphone restera dans notre poche après la crise."
Et d’ajouter : "Le but n'est pas de traquer une personne pour savoir si elle est allée à la Poste ou au supermarché mais d'aider les autorités à gérer la circulation du virus. C'est un acte de civisme, comme l'attestation de sortie."
Dernier élément évoqué, l’indépendance à Google à Apple. "Si ça passe par un réseau comme celui de Sigfox, on ne serait que le tuyau, et les équipements pourraient être la propriété de l'Etat qui les mettrait à disposition de sa population". Le prototype a déjà été déjà testé dans les locaux de Sigfox à Labège en banlieue toulousaine, rapporte La Dépêche.
L’option est toutefois loin de faire l’unanimité…
"On va dire que je vends ma soupe mais un bracelet, c'est mieux qu'une appli de tracing"
Après sa présentation, le projet a largement été décrié et l’industriel a été accusé d’opportunisme. "On va dire que je vends ma soupe mais un bracelet, c'est mieux qu'une appli de tracing", rétorque-t-il à ses détracteurs.
Baptiste Robert, alias Elliot Alderson, chercheur toulousain en cybersécurité et hackeur, ne partage pas son opinion. Via son compte Twitter, après avoir démontré les lacunes sécuritaires et éthiques de l'application StopCovid, il interpelle la société Sigfox.
"Ethiquement ca vous pose pas de souci d'appliquer sur une population donnée un dispositif réservé aux détenus en temps normal ?" D’après le hackeur, ce n’est qu’une opération commerciale avec à la clé un juteux contrat si le gouvernement optait pour ce projet. Quelle est d’ailleurs sa position ?
Bracelet électronique : une solution "pour les gens qui n'ont pas de smartphone"
Si le gouvernement n’a encore émis aucune déclaration sur la possibilité d'équiper les malades de bracelets électroniques, le cabinet de Cédric O, secrétaire d'Etat chargé du Numérique, a indiqué travailler sur les propositions des industriels. Il a toutefois précisé auprès de RTL qu’il ne s'agit en aucun cas de "suivre les malades, ni de géolocalisation".
"Il ne s'agit pas d'être coercitif, on est sur une démarche uniquement volontaire qui concerne tous les Français. On réfléchit à des solutions pour les gens qui n'ont pas de smartphone et ceux qui ne savent pas l'utiliser même si la cible principale de l'application sont les gens vivant en milieu urbain dense et utilisant des transports en commun".
"Depuis le début, des industriels apportent des projets, des choses sont étudiées, mais la solution d'un bracelet électronique n'est pas du tout priorisée pour l'instant, sachant que le traçage humain permettra de suivre ceux qui n'ont pas de smartphone".