L'arnaque au faux conseiller bancaire : un fléau qui continue de faire des ravagesIstock
Les escroqueries au faux conseiller bancaire continuent de sévir en France, laissant derrière elles de nombreuses victimes désemparées. Même les personnes les plus prudentes ne sont pas à l'abri de ces arnaques bien rodées, qui exploitent leur anxiété pour leur soutirer des informations sensibles.
Sommaire

Depuis plusieurs années, l’escroquerie au faux conseiller bancaire est devenue une menace de plus en plus fréquente en France, touchant particulièrement les personnes âgées. Des escrocs, se faisant passer pour des conseillers bancaires ou des policiers, manipulent leurs victimes afin de soutirer des informations sensibles. Ce type d’arnaque a pris des proportions alarmantes, comme en témoigne le procès à Créteil, où sept individus ont été condamnés pour avoir monté une véritable centrale d’appel frauduleuse, rapporte Le Parisien.

Des victimes traumatisées 

Parmi les victimes, Huguette, 85 ans, est l’une des rares à avoir eu la force de se rendre au tribunal pour faire face à ceux qui l’ont dépouillée. Des escrocs lui ont fait croire que son compte bancaire avait été piraté, sous prétexte de protéger son patrimoine, ils lui ont soutiré ses informations bancaires. Ils ont ensuite envoyé quelqu'un récupérer sa carte bancaire et voler ses bijoux à la banque.

Ces escroqueries laissent des cicatrices profondes, poussant même certaines victimes à envisager le pire. "J’ai tenté de me suicider", a déclaré Huguette à nos confrères.

Elle fait partie des 66 victimes identifiées dans cette affaire, dont la majorité n’a pas trouvé le courage d’assister au procès, encore trop traumatisées par l’expérience. Mon père de 91 ans a fait un malaise cardiaque en apprenant ce qu’il m’était arrivé", témoigne une autre victime, auprès du quotidien parisien.

Vidéo du jour

Une arnaque à la mécanique bien huilée 

Le mode opératoire de ces escrocs est particulièrement redoutable. Ils appellent leurs cibles en se faisant passer pour des conseillers bancaires, policiers ou encore des agents du service antifraude, souvent en usurpant le numéro de téléphone de la banque. Une fois la confiance établie, ils parviennent à obtenir des codes confidentiels ou à faire envoyer un coursier pour récupérer la carte bancaire sous prétexte de la détruire.

Dans certains cas, comme celui d’une habitante du 17ᵉ arrondissement de Paris interrogé par Le Parisien, l’escroc a harcelé sa victime pendant quatre jours, accumulant 250 appels pour lui faire croire que tout son patrimoine était en péril. 

Une escroquerie qui ne cesse de se propager 

Dans un rapport de Cybermalveillance.gouv.fr, ces escroqueries ont explosé en 2023, avec une augmentation de 78 % par rapport à l’année précédente . Ce type d’arnaque représenterait désormais 32 % des fraudes aux moyens de paiement, soit 379 millions d’euros. Les autorités sont conscientes de l’ampleur du phénomène et de nouvelles mesures, comme un système de blocage des numéros usurpés, seront mises en place dès octobre pour limiter ces fraudes.

Comment se protéger ?

Pour éviter d’être victime de ces escroqueries, plusieurs précautions sont à prendre. Ne jamais communiquer des informations personnelles ou bancaires à des inconnus, même si ces derniers prétendent venir de votre banque.

En cas de doute , il est recommandé de contacter directement sa banque via ses canaux habituels. Il est également crucial de ne jamais donner les codes reçus par SMS ou de confier sa carte bancaire à quiconque, même sous prétexte de sécurité.