Dans l’Indre, une nouvelle arnaque inquiète les autorités. Deux hommes, se faisant passer pour des agents du gestionnaire du réseau d’eau, utilisent un stratagème aussi étrange qu’efficace pour dérober...
Le corps d'Isabelle Mesnage est découvert le 3 juillet 1986, sur les bords d'un chemin de randonnée à Cachy, dans les Hauts-de-France. La jeune informaticienne de 20 ans qui travaillait au CHU d'Amiens est retrouvée en partie dévêtue, ses habits déchirés et ses objets personnels épars autour d'elle. L'enquête avait tout d'abord piétiné avant qu'un non-lieu ne soit prononcé en 1992, explique France 3 Hauts-de-France.
Mais en juin 2019, Jacques Rançon, le "tueur de la gare" de Perpignan, placé en garde à vue, reconnaît le meurtre de l'informaticienne. L'homme avoue avoir "enlevé Isabelle Mesnage le jour de sa disparition alors qu'elle faisait du stop", détaillait alors le parquet d'Amiens, qui poursuit : "Il l'a frappée, violée avant de l'étrangler".
Lors de sa garde à vue, Jacques Rançon reconnaît ce crime comme son "tout premier meurtre", explique la chaîne d'informations locales. Il a alors été mis en examen pour "viol suivi d'assassinat", avant d'être reconduit à la prison de Béziers (Hérault, Occitanie), où il purge une peine à perpétuité pour les meurtres de Moktaria Chaïb et Marie-Hélène Gonzalez, en 1997 et 1998.
Entendu par le juge
Depuis, Jacques Rançon est toutefois revenu sur ces aveux. Il doit être entendu ce vendredi 14 février 2020, par un juge d'Amiens, indique Le Parisien.
Des doutes subsistaient déjà en 2019, selon le quotidien régional. En effet, son avocat Me Xavier Capelet soulignait que "ces aveux étaient un copier-coller de ceux qu'il avait livrés au sujet du meurtre de Moktaria Chaïb". Et lui de poursuivre : "On se demande s'il n'a pas fait un amalgame entre les deux affaires… ". En août 2019, le prévenu évoquait déjà des problèmes de mémoire, avant de nier toute implication dans la mort de la jeune femme, le 18 octobre de la même année.
Une défense bancale ?
Pour Me Corinne Herrmann, l'avocate de la famille Mesnage, interrogé par Le Parisien, Jacques Rançon jouerait la carte de la perte de mémoire, mais serait bien responsable du meurtre. "Il avait déjà fonctionné comme cela dans l'affaire Moktaria Chaïb. Des aveux, puis des dénégations, avant de tout admettre à l'audience", analyse-t-elle.
"Il a donné des détails précis et affirme maintenant ne se souvenir de rien, c'est étrange" affirme un "proche de l'enquête" consulté par le quotidien. Selon lui, Jacques Rançon serait "obsédé par l'ADN". "Comme il n'y en a pas dans ce dossier, il estime qu'il n'y est pour rien. Il semble dans un déni défensif", poursuit-il.
Le "tueur de la gare"
Pour rappel, Jacques Rançon est également l'un des responsables des meurtres de la gare de Perpignan, explique France 3. Entre 1995 et 2001, quatre jeunes filles avaient disparu dans des conditions similaires, aux alentours du bâtiment.
Les victimes, âgées de 17 à 23 ans auraient toutes été emmenées de force par un automobiliste. Trois d'entre elles avaient été retrouvées mortes et dénudées et certaines avaient même les organes génitaux mutilés. La tête et les mains de Marie-Hélène Gonzalez, 22 ans, avaient également été retrouvées dans des sacs-poubelles, six mois après sa disparition en 1998.
C'est seulement en 2018, que Jacques Rançon a avoué les meurtres de Mokhtaria Chaïb, 19 ans, et Marie-Hélène Gonzalez, détaille France Info.