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Procès des viols de Mazan, quatrième semaine. Ce mardi 24 septembre 2024, Hugues M., 39 ans, comparaissait pour tentative de viol aggravé sur Gisèle Pélicot, faute d’érection. Un motif qui, selon lui, le disculpe puisque l'accusé a fermement soutenu qu’il n’avait commis aucune faute cette nuit d’octobre 2019.
Crâne dégarni et barbe épaisse, l'homme surnommé "Motard" s’est installé à la barre avec assurance, sourire aux lèvres, comme le décrit Le Parisien. "Je maintiens ma position. J’ai pris la bonne décision en quittant la chambre", explique-t-il sans ressentir la moindre pression.
Il explique s’être rendu au domicile des Pélicot persuadé d’avoir affaire à un couple libertin, repéré quelques heures plus tôt sur Coco.fr via ce “pseudo-évocateur : couple trio ou couple cherche homme”. Selon ses dires, rien ne laissait présager qu’il s’agissait d’un piège. “Je suis induit en erreur, je ne vois pas le traquenard", affirme-t-il.
Le seul des 51 hommes jugé pour “tentative de viol aggravé”
Le fait que Gisèle Pélicot soit “endormie” dès son arrivée, alors qu’il n’a encore jamais discuter avec elle, ne semble pas l’interpeller. “Comment pouvez-vous savoir qu’elle est d’accord, dans ces conditions ?” souligne l’une des cinq magistrats qui composent la cour criminelle, “Je ne peux pas, admet-il. Quand j’arrive, je suis face à cette situation, je ne vais pas lui demander : Comment ça va ? Pour moi le couple en a forcément parlé, c’est clair entre eux”, répond-il.
“Elle a encore trop bu”
Mais Gisèle Pélicot, comme l’a rappelé la cour, apparait sur toutes les vidéos qu'archivait son mari complètement anesthésiée, bouche ouverte, la tête en arrière et ronflant bruyamment. "Je ne prête pas attention à son visage en arrivant, je regarde son corps", se justifie Hugues M., qui a tenté en vain de la pénétrer, faute d'érection.
C’est à ce moment qu’il s’étonne de l’apathie de sa partenaire mais Dominique Pélicot le rassure “Elle a encore trop bu…”, souffle-t-il.
Selon lui, rien ne montrait que Gisèle Pélicot était sous soumission chimique
“Là ça ne m’intéresse plus car on n’est plus dans le partage, je décide de partir”, poursuit l’accusé, qui se contente de cette explication. Selon lui, absolument rien n'attestait que Gisèle Pelicot était sous soumission chimique. “Ça coule de source quand on le sait, mais sur le moment je ne peux pas le deviner, je ne sais pas comment elle dort d’habitude”, plaide Hugues M.
Une annonce qui laisse perplexe l’avocat de la partie civile Me Stéphane Babonneau qui a rétorqué : "Votre conclusion, en trois ans de réflexion, c’est donc que vous êtes innocent ?".
D’autres accusations de la part de son ex-compagne
Pourtant, ce n’est pas la première fois que l’accusé fait l'objet d'autres soupçons concernant des comportements inappropriés. Lundi, son ex-compagne présente au procès s’est confiée sur ses craintes d’avoir elle aussi été victime de soumission chimique en 2019.
À cette période, elle souffrait de crises de vertige et se souvient d’une nuit où elle s’était réveillée en sursaut alors qu’Hugues M. avait introduit ses doigts dans son vagin. “J’étais en train de rêver, répond l’intéressé, toujours avec autant d’aplomb. Je me suis arrêté tout de suite et ça n’est arrivé qu’une fois” se justifie-t-il. Quant à la suspicion de soumission chimique, il nie fermement “avec elle, ça n’allait jamais”, rétorque-t-il.