Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
“Le toujours négatif, ça suffit”. Depuis le 16 octobre 2024, l’affaire Grégory secoue le paysage médiatique, mettant sous les projecteurs Lépanges-sur-Vologne où vivait l’enfant avec ses parents. Quarante ans après le drame, les 900 habitants du village vosgien souhaitent plus que jamais tourner la page.
Pour contrer cette publicité macabre, plusieurs d'entre eux ont décidé de créer un collectif comme le rapporte le Vosges Matin. “Ras-le-bol du Lépanges bashing. On vit très bien ici” ont-ils déclaré dans les colonnes du média.
Un acharnement médiatique qui a terni l’image du village
À la tête du mouvement, Cédric Pivot, président du club d’Histoire de Lépanges. “On sait bien qu’on ne pourra pas modifier cette image. Mais notre message, c’est dire : Lépanges, c’est autre chose. Tout a été écrit, mais souvent mal écrit sur le village. Alors n’oublions pas cette réalité que les médias négligent : on y vit très bien”, exprime-t-il au Parisien. Il est entouré d’une dizaine d’habitants dont l’ancien maire de la commune André Claudel, des enseignants et même des présidents d’associations.
Tous s’insurgent de la réputation morbide dont est victime le village depuis toutes ces années. “C’est d’autant plus injuste que c’est à Docelles que le corps de Grégory a été retrouvé”, explique Corinne Lutin-Delzers au quotidien. Conseillère en immobilier, elle s’est installée à Lépanges-sur-Vologne il y a une dizaine d’années avec son mari. “Le reste de notre parcours a suivi. On a cherché le travail et ainsi de suite. Et aujourd’hui, pas question de déménager. Nous avons tout pour une vie réussie dans un cadre sain et naturel”, confie ce dernier.
Une commune où il fait bon vivre
Et le village a de quoi séduire. Située dans une vallée entre Épinal et Gérardmer la petite commune compte une trentaine d’entreprises, 17 associations, une école maternelle et une école primaire, deux salons de coiffure, une boucherie, un cabinet d’infirmiers, un kinésithérapeute, un médecin généraliste et même “jusqu’à quatorze cafés entre les deux guerres”, souligne Wilfried Agaty, 46 ans.
Ce professionnel de l’informatique victime de handicap vante “la qualité des réseaux de 5G” du village et souligne qu’il est “le seul village des environs à avoir des places clairement définies pour les personnes à mobilité réduite. Ici, il existe une véritable ouverture d’esprit et une solidarité pour les handicapés”.
L’un des plus grands faits divers jamais résolu
“Les paysages sont magnifiques sur les hauteurs. Nous sommes situés dans un environnement verdoyant, avec des équipements routiers et ferroviaires dans un rayon très proche. Pour les habitants, la page de l’affaire Grégory est tournée. Ce sont les médias qui nous ramènent toujours à ça”, explique Corinne. Depuis son installation, elle ne compte plus les touristes voyeurs visitant le village pour prendre des photos d’un des lieux clés de l’affaire Grégory.
“Il n’est pas normal que Lépanges-sur-Vologne ait pour l’éternité à porter le fardeau de l’affaire Grégory. Ne parle-t-on de Paris qu’à travers l’affaire Guy Georges ?”, souligne-t-elle.