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Qui donc en voulait aux habitants de Saint-George-du-Vièvre ? En 1929, ce petit village de l’Eure (Normandie) vit de drôles de phénomènes, que personne ne parvient à expliquer. Nous sommes entre les deux guerres et ce qui semblait être une mauvaise blague au début finit par réellement inquiéter les Saint Georgeais : leur pharmacie semble hantée par un esprit vengeur et contrarié.
Pharmacie hantée : des bocaux qui se déplacent sans raison
Sur son site internet, la ville explique que ces événements étranges ont débuté en décembre 1929 précisément, dans le commerce Gourlin : « Inexplicablement, des bocaux se déplaçaient sans raison dans l’officine, alors que d’autres se mettaient à léviter avant de se briser à terre avec pertes et fracas ». Selon L’Eveil de Pont-Audemer, c’est le patron de la pharmacie, Aimé Gourlin, qui a été le premier témoin de ces manifestations paranormales. Au tout début, c’est le tuyau de son poêle à bois qui tombe puis qui, posé sur une table, finit par trois fois au sol.
Dans la pharmacie, des boîtes de médicaments, mais aussi des bocaux « se déplaçaient sans raison dans l’officine, alors que d’autres se mettaient à léviter avant de se briser à terre avec perte et fracas », ajoute le site de la mairie. Un mortier de vingt kilos est aperçu lui aussi en lévitation, au milieu des autres objets. Par la suite, c’est un escabeau qui passe d’une extrémité de la pièce à une autre, sans que personne n’y ait touché. Enfin, une chaise se retrouve sans raison suspendue à deux mètres du sol.
S’agit-il d’une mauvaise plaisanterie ? D’un concurrent qui veut la perte du pharmacien de Saint-George-du-Vièvre ? Dans les jours qui suivent, la gendarmerie diligente une enquête pour tenter de comprendre ce qu’il se passe dans ce commerce. Etienne Leroux, arrière-petit-fils du pharmacien et actuel maire du village, explique à L’Eveil de Pont-Audemer que les forces de l’ordre ont constaté « de nombreux dégâts sans jamais prendre en flagrant délit un potentiel malfaiteur ». Pour les habitants, il ne fait aucun doute que la pharmacie est hantée et une personne en particulier est visée par ces accusations…
Pharmacie hantée : la bonne à l'origine des phénomènes paranormaux ?
La pharmacie est-elle hantée par la bonne ? C’est la piste des gendarmes au mois de janvier 1930, après n’avoir trouvé aucune explication rationnelle au mystère qui les entoure. Selon la mairie de Saint-George-du-Vièvre, « les phénomènes se produisaient toujours quand elle se trouvait à proximité de la pièce ‘hantée’. Quand celle-ci s’absentait de l’échoppe, plus rien ne se produisait ».
Fraude ? Publicité maladroite ? La jeune bonne de 17 ans, Andrée Foutel – Henriette en réalité – est surveillée de près, mais cela n’empêche pas à tous ces objets de se déplacer comme ils l’entendent, sans qu’elle n’intervienne directement. Craignant pour la pérennité de son commerce, le pharmacien se résout à renvoyer la bonne, ce qui met fin à l’ensemble de ces phénomènes étranges. Très vite, une théorie se propage parmi les habitants : la jeune femme aurait été ensorcelée.
Pharmacie hantée : un ensorcellement par vengeance ?
Andrée Foutel, renvoyée de son emploi, a-t-elle été victime d’un ensorcellement ? Comme l’explique L’Eveil de Pont-Audemer, les habitants commencèrent à croire qu’il s’agissait d’un « poltergeist », c’est-à-dire un phénomène paranormal fait de bruits divers, de déplacements et d’apparitions. La jeune bonne aurait donc été une victime bien malgré elle.
Qui aurait donc pu l’ensorceler ? Très vite, les regards se sont tournés vers une jeune femme de 20 ans, qui aurait été jalouse de la bonne embauchée à sa place et qui se serait donc procuré des livres de magie pour se venger de sa rivale. Cette dernière a porté plainte pour diffamation. Andrée Foutel partie et ces événements terminés, personne ne s’est plus intéressé à cette pharmacie hantée. Pourtant, en 1934, le nouveau propriétaire des lieux est victime d’un accident, après « la chute anormale d’une bonbonne d’éther », raconte le site du village. Pour certains, c’est la preuve que « les mauvais esprits hantaient encore les lieux ».