Bruno Rejony avait 52 ans et était cheminot à la SNCF. Le soir du 24 décembre, il s'est suicidé en se jetant du TGV qu'il conduisait, créant une immense pagaille sur le réseau et privant des milliers de...
Vendredi 10 février, peu avant 19 heures, un violent accident a lieu sur la D372 au niveau de Villiers-en-Bière, en Seine-et-Marne. Après 24 heures de fête et sous l’emprise de la cocaïne, l’humoriste Pierre Palmade, au volant de sa Peugeot 3008, déporte sur la voie de gauche et percute violemment une Renault Megane roulant en sens inverse. A bord du véhicule embouti frontalement, se trouvent trois passagers.
Hier, mardi 14 février, lors d’une conférence de presse, Me Mourad Battikh, avocat des victimes de l’accident, est revenu sur l’affaire et sur l’état de santé de ses clients. Les malheureux passagers, d’origine kurde, qui souhaitent préserver leur anonymat, sont selon l’avocat "les seules victimes dans ce dossier".
Qui sont les victimes de l’accident de Pierre Palmade ? Portrait.
Le conducteur, un homme âgé de 38 ans, est père de trois enfants : un enfant de 8 ans, un de 6 ans et un nourrisson de 7 mois. Il travaille dans le désamiantage. Son fils, âgé de 6 ans, était également présent lors de l’accident, assis sur la banquette arrière. Enfin, la femme enceinte, belle-sœur du conducteur, est âgée de 27 ans et était enceinte de 6 mois.
Ce vendredi tragique, "la passagère était venue rendre visite à sa belle-famille. Le beau-frère a proposé très gentiment de raccompagner sa belle-sœur à son domicile en compagnie de son fils", rapporte Me Mourad Battikh lors de la conférence de presse de ce mardi.
Le conducteur est un "homme extrêmement tendre et attentionné". Prévenant, il demande à de multiples reprises à sa belle-sœur enceinte si elle est bien assise, si elle se sent bien. Il lui propose deux itinéraires dont l’un, légèrement plus long, est sans dos-d’âne.
Sur la D372, l’homme de 38 ans accorde une attention toute particulière à sa vitesse, pour ne pas incommoder sa passagère. Il est "parfaitement respectueux du Code de la route". Les trois passagers portent leur ceinture de sécurité.
Ils roulent depuis 15 minutes lorsque "des phares éblouissants" aveuglent les passagers de la Renault Megan. Le conducteur tente d’éviter la Peugeot 3008 fonçant droit sur eux d’un coup de volant violent. En une fraction de seconde, les deux voitures s’encastrent dans un vacarme de taules.
Affaire Palmade : la passagère essayait d’avoir un bébé depuis plusieurs années
La jeune femme "est sortie de la voiture et a tenté, instinctivement, d’aller à l’arrière" du véhicule pour sauver le petit garçon de 6 ans. Dans un dernier élan, elle essaye d’apercevoir l’enfant mais "s’effondre, sans force". Traversée d’une terrible douleur abdominale, elle hurle à de multiples reprises, en se tenant le ventre : "Mon bébé ! Mon bébé".
La femme de 27 ans essayait depuis plusieurs années d'avoir un enfant. Enceinte depuis 6 mois, elle n’avait connu aucune difficulté de grossesse. Sa petite fille aurait dû naitre le 14 mai. C’était sa première grossesse. "Son mari et elle avaient projeté beaucoup d’espoir et d’amour" sur ce bébé.
Les secours arrivent en quelques minutes sur les lieux du drame. La femme enceinte tient à remercier "un certain nombre de personnes qui sont intervenues […] particulièrement une passante qui lui a maintenu la tête jusqu’à l’arrivée des secours […] et qui l’a empêché de perdre connaissance. Elle remercie les pompiers, qui ont été d’une efficacité extraordinaire…"
Affaire Palmade : quel est l’état de santé des victimes ?
Arrivée à l’hôpital, elle est prise en charge pour plusieurs côtes cassées, des vertèbres abimées et une entorse au cou. Une césarienne est pratiquée en urgence : le bébé ne survivra pas.
Ce mercredi, l’homme de 38 ans est encore en réanimation, tout comme son fils de 6 ans. Il a subi "entre 5 et 7 opérations dans les dernières 72 heures". Il a été "complètement emprisonné entre le fauteuil et le volant, compressé dans le véhicule". Le petit garçon a lui "la mâchoire fracturé et serait défiguré".
Lorsque la jeune femme de 27 ans a récupéré son téléphone, elle a été profondément touchée par le soutien des Français et par tous les messages d’amour et de soutien qu’elle a reçu. Elle souhaite "se reconstruire" et ne pas être reconnue dans la rue.
La famille veut que "la justice soit rendue et que la notoriété de Monsieur Palmade n’influe ni d’un point de vue médiatique, ni d’un point de vue judiciaire". Me Mourad Battikh insiste sur la gravité des séquelles physiques mais surtout psychologiques de ses clients.
Pierre Palmade, lui, est désormais hors de danger. Sa sœur, Hélène Palmade, a déclaré mardi à l’AFP : "Il se réveille peu à peu et réalise l'horreur de ce qu'il s'est passé, de ce qu'il a causé. Il est catastrophé. L'idée d'avoir détruit la vie de cette famille le dévaste. […] Il ne pense qu'à eux. Aussi vain que cela puisse paraître, Pierre leur demande pardon du plus profond de son âme".