De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Le procès de Nordahl Lelandais pour l’enlèvement, la séquestration et le meurtre de Maëlys de Araujo se poursuit devant les assises de l’Isère, et les temps forts s’enchainent.
Après les témoignages des proches de l’accusé, et notamment de ses ex compagnes, qui ont fait grand bruit, les jurés ont pu entendre lundi 7 février la grande sœur de Maëlys, Colleen, âgée aujourd’hui de 17 ans. Dans une séquence poignante, l’adolescente a interpellé avec courage l’ancien maître-chien, le sommant de dire la vérité sur les abus sexuels qu’il aurait commis sur sa sœur. Depuis son box, Nordahl Lelandais aurait alors avoué ses « penchants pédophiles », tout en niant avoir violé la fillette.
Mais c’est un autre témoignage qui a bouleversé la cour mardi 8 février. Celui du couple qui célébrait son mariage dans la salle des fêtes de Pont-de-Beauvoisin (Isère) le soir de l’enlèvement de la fillette. Pour la première fois, ces mariés ont raconté comment le plus beau jour de leur vie s’est transformé en véritable cauchemar.
« On le regrettera toute notre vie »
Eddy (le cousin de Jennifer, la maman de Maëlys) et Anne-Laure se sont dit oui le 26 août 2017, quelques heures avant le drame.
Le marié, dévasté, a évoqué sa culpabilité, et son sentiment d’avoir fait « entrer le loup dans la Bergerie ». C’est lui qui avait convié à la dernière minute Nordahl Lelandais à la fête. « Ma famille et mes amis me faisaient confiance, a regretté ce militaire de profession à la barre. Je suis désolé pour Joachim, Jennifer, Colleen » a-t-il poursuivi, avant d’ajouter : « Eux ont vécu bien pire. »
Sa femme, âgée aujourd’hui de 39 ans, partage le même constat.
« On souhaitait juste partager notre bonheur avec nos amis et notre famille, que nous avons la chance d’avoir grande. C’était sans imaginer la noirceur de l’accusé… Il nous a dupés, et on le regrettera toute notre vie. », a déclaré Anne-Laure.
Il recroise Nordahl Lelandais quelques jours avant le mariage
Eddy et Nordahl Lelandais se connaissaient depuis une dizaine d’années. Plus jeunes, ces deux fêtards se sont souvent côtoyés dans les discothèques de la région. Ils s’étaient ensuite perdus de vue, avant de se recroiser dans un barbecue, quelques jours avant le mariage, où Nordahl apprendra la tenue des noces. Le jour même, il envoie un message de félicitations à Eddy, puis, l’inonde d’appels. « Naturellement, je l’ai invité », a confié le militaire, pétri de remords.
Le marié décrit par ailleurs l’accusé comme quelqu’un de « toujours prêt à aider les autres, avenant, aimant faire la fête, rigoler », et précise qu’il ne s’était jamais douté de sa dangerosité criminelle.
Sur place, Nordahl « connaissait une vingtaine de personnes », poursuit Eddy. « Ce n’était pas un inconnu. »
Signaux d’alarmes et coups de poignard
A 2h47, lorsque les parents de Maëlys constatent la disparition de la fillette, la soirée vire au drame. Jennifer raconte à son cousin que sa fille a parlé avec « ce copain » qui lui a montré des photos de ces chiens. A ce moment-là, Eddy se rend compte qu’il n’a pas vu Nordahl depuis un certain temps. « C’était la première alerte », a confié le marié.
Il tente de joindre l’ancien maître-chien, mais son téléphone ne sonne plus. « Mon témoin m’a dit que Nordahl était parti parce qu’il venait de vomir aux toilettes. Or, pour moi, il allait très bien. Là, le fait qu’il simule un vomissement, c’est un autre voyant qui s’allume en moi », a poursuivi Eddy à la barre.
Il confiera, plus tard dans la nuit, ses doutes aux enquêteurs.
Devant la cour, le militaire a également évoqué sa désolation lorsqu’il apprend dans la presse que Nordahl Lelandais a consommé de la cocaïne pendant la fête. Pour lui, c’est un « deuxième coup de poignard », l’accusé a « sali sa famille ».
Lorsque l’avocat du père de Maëlys demande à Eddy s’il se considère trahi pour son ancien « copain », ce dernier a d'ailleurs répondu : « La trahison, c’est quelque chose qui vient de quelqu’un qu’on connaît. Quand on brosse son portrait, finalement, je me rends compte que ce n’est pas le cas ».
Les audiences doivent se poursuivre jusqu’au 18 février.