De nouvelles règles d’indemnisation entreront en vigueur en avril 2025 et impacteront durement les plus âgés.
Grégory Doucet, Léonore Moncond’Huy, Michèle Rubirola… La "vague verte" des élections municipales de 2020 a ramené avec elles une pléthore de nouveaux visages. Certaines, comme Martine Aubry, ont su défendre leur siège à l’hôtel de ville tandis que d’autres, comme Jean-Claude Gaudin, ont décidé de ne pas briguer leur propre succession. Il en est aussi, comme Alain Claeys, à n’avoir su conserver leur place. Le socialiste, qui achève donc son deuxième mandat, a rendu les clefs de Poitiers à Léonore Moncond’Huy, la plus jeune élue écologique à remporter un pareil scrutin cette année.
Si l’on sait ce que vont devenir les femmes et les hommes élus par les Françaises et les Français, une question demeure : quel sera l’avenir, au contraire, des perdants ? Pour certains d’entre eux, la vie politique continue et les mandats se succèdent, au rythme des élections. Pour d’autres, il faudra potentiellement s’attendre à un retour dans le privé. Les reconversions existent, en témoigne par exemple le parcours d’Arnaud Montebourg.
Les maires ont-il droit à une retraite spécifique ?
D’aucuns, cependant, approchent dorénavant de la retraite. Et, dans ces cas-là, avoir été maire peut présenter de réels avantages ! Comme le rappelle le site de l’Ircantec, la caisse de retraite complémentaire publique, certains élus peuvent effectivement prétendre à une pension. "Pour obtenir votre retraite d’élu, vous devez avoir cessé d’exercer toutes les fonctions électives indemnisées d’une même catégorie de mandat", rapporte le site officiel de la plateforme. Et lui de poursuivre : Les points acquis au titre de chaque catégorie de mandat font l’objet d’un calcul et d’un versement spécifiques".
Combien ça rapporte, d’avoir été maire ?
Il importe aussi de préciser, note le site spécialisé La retraite en clair, qu’il existe d’autres conditions pour percevoir une pension de retraite à l’Ircantec. Spécifiquement, des conditions d’âge :
- N’importe quel élu, s’il est prêt à affronter une décote, peut partir dès 57 ans (55, s’il est né avant 1955).
- S’il part à 62 ans (60, s’il est né avant 1955), il percevra sa retraite d’élu à taux plein, sous réserve d’avoir cotisé sa durée d’assurance requise, tous régimes confondus.
- S’il part à 67 ans (65, s’il est né avant 1955), il touchera sa retraite d’élu à taux plein.
En pratique, la pension à laquelle peuvent prétendre les maires n’est pas toujours la plus impressionnante qui soit. D’après la Caisse des dépôts et consignations qui publiait une étude sur la question en janvier 2016, ils touchaient 1 300 euros par an, en moyenne, en 2014. Ce qui représente environ 108 euros mensuels, note le site spécialisé Tout sur mes finances.
Pour autant, il importe de rappeler que toutes les retraites issues d’un mandat électoral sont susceptibles d’être cumulées les unes et les autres et s’ajoutent à celles constituées au cour du parcours professionnel. C’est donc un complément de revenus plus qu’une retraite pleine et entière à usage unique.
Ce que cache la moyenne des pensions de retraite des maires
Le fait est, cependant, que tous les maires ne touchent pas autant. D’après la même étude de la Caisse des dépôts et consignation, 50% de ces élus toucheraient moins de 730 euros par an. 25% d’entre eux perçoivent cependant une pension de retraite supérieure à 1 400 euros par mois. De tels écarts s’expliquent par le mode de calcul de la retraite à l’Ircantec.
Tout est fonction de la taille de la commune : plus celle-ci est massive, plus l’indemnité - et donc la pension de retraite, une fois l’âge atteint - sera importante. Par ailleurs, il importe de rappeler que certains élus cumulent leurs pensions en fonction des mandats exercés par le passé et peuvent donc toucher plus.