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Dimanche 22 avril, les Français se sont exprimés dans les urnes pour élire leur futur président : Hollande et Sarkozy sont au second tour avec respectivement 28,63 et 27,18 %. Derrière eux, Marine Le Pen se place en troisième position, avec 17,90 % des voix et une large avance sur Jean-Luc Mélenchon (11,10%). L'écart des chiffres avec les derniers sondages est frappant, surtout quand on sait que certains donnaient même le candidat du Front de gauche en troisième position.
Marine Le Pen sous-estimée
Comme en 2002, le score du Front national a été sous-estimé dans les sondages : crédité de 13,5% d'intentions de votes à cette époque, Jean-Marie Le Pen en obtient finalement 16,86% dans les urnes. Ce score, inattendu, lui permettra d'accéder pour la première fois au second tour de la présidentielle.
A l'inverse de son père, dix ans plus tard, Marine Le Pen ne compte pas parmi les deux candidats finalistes, mais elle peut, en revanche, se targuer d'un autre record pour son parti : un score de 17,9%. Bien au-delà, là encore, de ce qu'avaient prédis les sondages, la donnant entre 14 et 16%, au coude à coude avec Mélenchon…
Jean-Luc Mélenchon surestimé
Le candidat du Front de gauche aura donc été surestimé par les sondages, à l'inverse de Marine Le Pen, sous-estimée… Seul lot de consolation pour Jean-Luc Mélenchon, à défaut d'avoir battu le FN comme il l'avait prédit, sa montée dans les intentions de vote, l'ayant fait passé de 5% à un score à deux chiffres (11,10%).
Moins d'abstention que prévu
Troisième erreur des sondages : alors que ceux-là prédisaient environ 25% d'abstention, au final, près de 80% des électeurs ont voté. Les 5% de citoyens ayant déposé leur bulletin dans l'urne
ont donc forcément contribué à faire changer la donne des prévisions...
Différents instituts et marges d'erreurs
D'autre part, les différents instituts de sondage, en fonction de leurs échantillons représentatifs et de leurs méthodes de travail, n'obtiennent pas toujours les mêmes résultats (même si ceux-là sont souvent proches). Au moment de l'officialisation des résultats, les écarts entre les principaux sondeurs, Harris Interactive, OpinionWay, Ipsos ou encore le CSA, ont surpris. Notamment pour Marine Le Pen qui, à 20 heures, était créditée de 16% à... 20%.
Ces écarts entre les différents instituts, ajoutés à la marge d'erreur toujours probable, et au taux d'abstention variable procurent des résultats parfois à l'encontre des prévisions. Comme ce fut donc le cas au premier tour.
Au final, quelle utilité ?
Interrogé par Europe 1, Frédéric Dabi, directeur général de l'Ifop, a commenté l'écart entre les sondages et les résultats : "Qu'est-ce qu'on attend d'un sondage? Si c'est pour donner les scores au point près, ce ne serait pas la peine d'aller voter. Les sondages ont quand même été un élément d'information en donnant dès le début les deux qualifiés pour le second tour, en donnant l'ordre d'arrivée pour les cinq candidats et en indiquant des dynamiques" a-t-il dit.
Concernant les deux grosses surprises (Le Pen et Mélenchon) du premier tour, Frédéric Dabi poursuit : "Nos trois derniers scores pour Jean-Luc Mélenchon étaient de 14,5%, 13,5% et 13%. Pour Marine Le Pen, nous prévoyions de 15,5 à 16,5%. On a quand même été proche du résultat réel mais ce n'est pas le rôle d'un sondage d'être prédictif, il donne une tendance qui s'est quand même vérifiée".
Enfin, concernant François Bayrou, qui termine en dessous des prévisions annoncées :" Dans les deux dernières enquêtes de l'Ifop pour Europe 1, il était à 10% puis 10,5%. Il fait 9%, franchement ce n'est pas la peine d'en faire un plat"…
Une tendance, un élément d'information, un indicateur de dynamique, ou encore une photo prise à un instant T… Ainsi se résume donc, en une formule, le rôle des sondages. D'autant que chaque estimation peut aussi bien sûr avoir une influence sur la suivante et faire ainsi monter les hypothèses, sans pour autant - comme vu ici -, les confirmer après.