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Près de trois ans à soulever toutes les pierres, à fouiller tous les plans d'eau, à coordonner auditions et fouilles, mais aucun signe de vie de Delphine Jubillar, disparue de 32 ans surnommée dès les premières semaine du drame en décembre 2020 "l'introuvable maman du Tarn". Après des mois et des mois d'enquête, les juges d’instruction ont signé l’article 175 notifiant la fin des investigations. L'état des lieux n'est guère encourageant : un suspect incarcéré mais pas de preuves déterminantes, la suspiscion d'un meurtre mais pas de scène de crime, la certitude d'une mort, mais pas de corps.
Dans cette affaire, Cédric Jubillar, mari de la victime dont le couple battait de l'aile, fait figure de principal suspect. D'unique suspect, en fait. L'enquête pour homicide volontaire par conjoint a mis au jour un faisceau d'indices graves et concordants pointant vers cet homme, sur le point d'être quitté par sa conjointe au moment du drame.
Un faisceau de preuves contre le mari
Ainsi l'enquête a mis en évidence plusieurs éléments qui laisse supposer d'une intervention de Cédric Jubillar la nuit de la disparition de Delphine. Des témoins attestent que le véhicule du couple a changé de sens cette nuit-là, l’un des enfants du couple dit avoir entendu ses parents se disputer, des aboiements mêlés à des cris de femme ont également été entendus dans le créneau horaire correspondant à la présumée dispute. Ajoutons à cela la découverte des lunettes de la disparue, brisées. "Les examens et essais réalisés permettent de conclure que les dommages observés sur la paire de lunettes de Delphine Jubillar sont la conséquence d’efforts dynamiques", a indiqué l'examen rendu par des experts de la Direction générale de l’armement (DGA) du ministère des Armées. "Les efforts ont été appliqués de l’extérieur vers l’intérieur". Le fils du couple affirme que sa mère portait les lunettes le soir de sa disparition, et qu'elles étaient intactes.
Un procès en 2024 ou 2025
De son côté, Cédric Jubillar, écroué depuis juin 2021 à la maison d’arrêt de Seysses, n'a jamais reconnu ni violence, ni homicide : "C’est une des branches qui ne clipsait plus (…) Ce sont des branches interchangeables", répond-t-il à la question des lunettes. Depuis la disparition, toutes ses demandes de remise en liberté ont été refusées. Ses avocats dénoncent un "dossier vide", et l'absence de preuves concluantes, et ont déposé une nouvelle demande de remise en liberté.
Maintenant, les différentes parties du dossier (parties civiles et défense) disposent d’un délai d’un mois pour demander des actes supplémentaires. Le parquet d’Albi qui devrait rendre ses réquisitions ouvrant la voie à un procès devant la cour d’assises du Tarn. À l’issue de ce délai, les juges rendront leur ordonnance de mise en accusation et la défense disposera de 10 jours pour faire appel du renvoi de son client devant une cour criminelle. Le procès pourrait donc intervenir dès fin 2024.
Un appel à venir
Interrogé sur l'éventualité de la tenue de ce procès courant 2024, Me Alexandre Martin a affirmé que la défense "va batailler jusqu'au bout". "Il y aura certainement un appel de l'ordonnance de renvoi quand elle sera rendue", a-t-il prévenu. Un appel de l'ordonnance de renvoi pourrait retarder d'autant plus la date de cet éventuel jugement aux assises. Pour les proches de Delphine Jubillar, la fin de l'enquête est un coup de massue, car elle met fin aux recherches pour trouver le corps de la disparue. Sauf nouveaux éléments déterminants ou révélations jugées suffisamment crédibles portant sur la localisation du corps, le mystère restera entier.