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Damien Saez est autant connu pour ses textes que pour ses provocations. L'auteur, compositeur, interprète s'est fait connaitre grâce à son morceau Jeune et con. L'homme a toujours été un artiste révolté, menant une guerre contre la société de consommation.
C'est avec un timing désarmant que l'on apprend que la couverture de son album a été interdite d'affichage dans le métro par la régie publicitaire de la RATP, Média Transport. Cette couverture représente une jeune femme vêtue uniquement d'une culotte posant une bible sur ses fesses.
La régie publicitaire s'est exprimée sur sa décision : "(l'affiche) pouvait choquer une partie des voyageurs en fonction de leur conviction religieuse". Ils ont également évoqué une "obligation de neutralité." En plus de la RATP, c'est les chaines qui vendront le disque qui exigent la censure de la photo par l'ajout d'un stickers a l'emplacement de la bible. C'est la maison de disque de Damien Saez elle même qui a confirmé la réalité de ces demandes. Itunes US qui doit vendre en ligne l'album a aussi exigé un changement de photo, afin de pouvoir mettre en avant le produit.
"Nous ne nous sommes jamais posé la question de changer la pochette"
Le chanteur s'est refusé à toute modification. Il ne veut pas plier face à un système qu'il n'a de cesse de dénoncer. C'est une démarche artistique qui est défendue. Son directeur artistique Alain Gac s'est exprimé : "Que certains ne veuillent pas choquer leurs clients, c'est une chose. De notre côté, nous ne nous sommes jamais posé la question de changer la pochette. C'est le propos de l'artiste." L'homme fait tout pour rester indépendant. C'est pourquoi il a décidé de se séparer de son ancienne maison de disque afin de ne pas "finir en sonnerie de portable".
Son album précédent J'accuse avait lui aussi été censuré d'affichage dans les métros et par certaines sociétés tel que Decaux et Clear Channel. La photo représentait une femme nue dans un caddie. En dessous de celle-ci trônait le titre de l'album faisant explicitement référence à l'article d'Emile Zola écrit dans l'Aurore. Cette couverture provocante critiquait ouvertement la société de consommation et l'utilisation de l'humain et de la femme en tant qu'objet. Pourtant, la démarche souvent incomprise avait été jugée dégradante pour l'humanité et pour la femme en particulier.
Ce n'est pas la première fois, et ce ne sera pas la dernière, que l'artiste choque par ses dénonciations. Et on espère qu'on ne réussira jamais à le faire taire tant que la liberté d'expression restera une priorité dans notre société.