Christine Lagarde BCE inflation© Xinhua/ABACAabacapress
Christine Lagarde, présidente de la BCE, prévoit le retour à une inflation de 2 % dans l'Hexagone dès 2025, ce qui est l'objectif à atteindre d'après la Banque de France. Avec en point de mire la baisse des taux d'intérêt pour relancer la dynamique économique. Mais, annonce l'Insee, cette inflation sera peut-être encore inférieure. Ce qui paradoxalement n'est pas une bonne nouvelle. Explications.
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Dans un entretien accordé au journal Le Monde jeudi 31 octobre, la présidente de la Banque centrale européenne (BCE), Christine Lagarde, a affirmé que l'objectif de l'inflation voulu par la Banque de France serait prochainement "atteint de manière durable. En l'absence de choc majeur, ce sera le cas dans le courant de 2025." En l'occurence, le taux d'inflation "idéal" recherché par les deux organismes est de 2 %.

La Tribune rappelle que  le gouverneur de la Banque de France François Villeroy de Galhau avait communiqué dans ce sens dès le 18 otobre : "Nous devrions atteindre notre objectif de 2% plus tôt que prévu dans l'année 2025".

Pourquoi une inflation à 2 % est meilleure qu'à 1,7 % ?

D'après l'Insee, l'inflation en France était de 1,2 % en octobre contre 1,1 % en septembre. Cette "quasi-stabilité" serait due à "un ralentissement des prix des services et d’une baisse de ceux de l’énergie moins marquée sur un an." 

Mais, au niveau de la zone euro dans son ensemble, en septembre, l'inflation était de 1,7 % et pourrait encore baisser rapporte l'institut. Face à ces chiffres, François Villeroy de Galhau est devenu plus prudent : "le risque de manquer durablement notre cible par le bas existe désormais autant que celui de la dépasser."

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Or, et il faut être un spécialiste pour bien comprendre : une inflation inférieure à 2 % est considérée comme une "déflation", ce qui n'est pas du tout bon pour la croissance d'après les économistes. Pourquoi ? La réponse vulgarisée nous était donnére par le magazine L'Express en 2023.

Une inflation trop basse freinerait la croissance

Une inflation trop élevée entame le pouvoir d'achat des ménages et a un effet négatif sur la consommation. Les banques, pour ralentir la hause des prix et maintenir cette consommation, sont alors susceptibles d'augmenter leurs taux d'intérêt, ce qui diminue les capacités d'emprunts et de fait les investissements.

Au contraire, une inflation et des prix trop bas feraient planer la menace "d'une baisse de la demande", mais aussi "des capacités de remboursement des dettes". Car affirme l'hebdomadaire, en économie, "l'argent d'aujourd'hui vaut plus que celui de demain." Cela aurait pour effet d'entraîner une "spirale déflationniste" accompagnée d'une chute supplémentaire des prix, mais aussi des investissements, de la consommation et donc "de la croissance".

Un terrain d'entente  américano-européen pour une inflation à 2 %

Cette question d'inflation à double tranchant relève-t-elle d'une réalité économique ou d'un pur paradoxe ? Toujours d'après L'Express"ce qui apparaît séducteur à court terme - une hausse du pouvoir d'achat - est donc destructeur à moyen terme".

Ainsi, conclut le magazine, une inflation à 2 % est le juste taux, pour la Banque centrale européenne et Réserve fédérale américaine, qui garantit "un compromis entre un maintien de la stabilité des prix, afin de protéger la consommation des ménages et les investissements des entreprises, et des conditions idéales pour la croissance économique."