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Depuis maintenant plusieurs semaines, la crise russo-ukrainienne pèse lourdement sur notre quotidien. Les prix de l’énergie s’envolent, entraînant avec eux une inflation record qui mine le pouvoir d’achat des Français.
Car le prix de nombreux produits du quotidien ne cesse d’augmenter. Pour faire face à cette crise, le gouvernement a mis en place certaines aides. Les ménages, de leur côté, rivalisent d’astuces et d’ingéniosité pour réduire les coûts au maximum.
D’autant plus que la situation ne risque pas de s’arranger de sitôt. Si le conflit russo-ukrainien venait à durer, l’inflation pourrait grimper jusqu’à 4% au cours des prochains mois, selon les dernières prévisions de la Banque de France.
On parle même d’un choc pétrolier comparable à celui de 1973, dont les conséquences ont traversé plusieurs années.
Des mesures drastiques pourraient être prises dans les prochains jours
Parmi les plus grandes craintes en date, celle d’une pénurie de carburant imminente, la Russie belligérante étant le premier exportateur mondial de pétrole. Une situation redoutée par de nombreux pays occidentaux, qui doivent déjà faire face à des prix à la pompe vertigineux.
Dans ce sens, l’Agence internationale de l’énergie vient de préconiser plusieurs mesures à prendre de toute urgence pour éviter un tel scénario. Abaissement des vitesses sur les routes, journées sans voiture… Le quotidien des Français pourrait bien être transformé pendant de longs mois.
Mais dernièrement, ce n’est plus que l’essence qui inquiète : face à la flambée du cours des matières premières, on craint également des pénuries alimentaires, qui seraient des répercussions directes, elles aussi, de la guerre en Ukraine.
Car l’Ukraine et la Russie sont de grands producteurs de blé, de maïs, de tournesol et d'engrais à l’échelle mondiale.
Faire des stocks, la solution ?
“Un foyer de quatre personnes dépense en moyenne 549 euros par mois pour se nourrir. Rien que l’inflation, cela rajoute +5,39 euros. Là, avec la crise ukrainienne, il faudra 10 à 12 euros de plus par mois.”, expliquait Emily Mayer, en charge de ces questions à l’institut IRI, dans les colonnes du Parisien il y a quelques jours.
Face à l’augmentation continue des prix de certains aliments, certains ménages envisagent même de faire des stocks. Mais les autorités se veulent rassurantes, pour l’heure : la France est un grand pays agricole, et aucune pénurie n’est à déplorer dans l’immédiat. Dans "Apolline Matin" ce jeudi 24 mars sur RMC, le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie s’est voulu "très rassurant" en assurant qu’il n’y avait pas de risque de pénurie alimentaire en France. "Il n’y a pas de risque de pénurie en France, a-t-il assuré. Je voudrais vraiment être très rassurant. Mais je parle bien de la France. On est indépendant d’un point de vue de la production alimentaire. C’est toute la politique qu’on mène. En revanche, mon inquiétude majeure, c’est la pénurie à l’échelle internationale", a expliqué le ministre. Il pense notamment "à certains pays du Maghreb, qui dépendent beaucoup des importations de blé depuis l’Ukraine et la Russie et qui affrontent une terrible sécheresse, et de l’Égypte".
Pourtant, nos voisins européens ont déjà pris des mesures de rationnement pour lutter contre l’écoulement de certains stocks déjà bien entamés, et pallier un approvisionnement de plus en plus difficile.
Objectif : témpérer les ventes
En Belgique et en Espagne, certaines enseignes comme Lidl, Aldi, Carrefour et Coyrut ont ainsi établi des quotas à ne pas dépasser concernant l’achat de certaines denrées alimentaires, pour éviter que les personnes désirant justement faire des stocks n’écoulent toute leur marchandise.
"Nous lançons un appel constructif à la solidarité et à faire en sorte qu'il y ait assez pour tout le monde et donc n'acheter que le nécessaire. Il n'y a pas de pénurie, mais nous voulons tempérer les ventes. Nous remarquons que les nouvelles de la guerre font augmenter la demande et nous voulons éviter une situation comme celle d'il y a deux ans", a notamment déclaré le porte-parole de Lidl en Belgique à La Dernière Heure.
Métro limite la vente d'huile à 50 litres par jour
Alors que le ministre de l’Agriculture et de l’Alimentation Julien Denormandie assurait ne pas craindre de pénurie alimentaire, un premier supermarché vient d’annoncer qu’il limitait la vente d’huiles dans tout l’Hexagone. France Inter a révélé que la chaîne de grossistes Métro, qui vent ses produits aux restaurateurs et aux professionnels de l’alimentation, limitait désormais l’achat d’huile de tournesol, d’huile de colza et de mélanges pour friture à 50 litres par jour, et par client. Cela revient à deux gros bidons et cela semble beaucoup pour nous, particuliers. En revanche, la restriction est beaucoup plus problématique pour les commerces et restaurateurs utilisant de grandes quantités pour réaliser des plats. Le 17 mars dernier, Dominique Schelcher, le président de Système U, assurait déjà sur franceinfo redouter de futures pénuries d'huile de tournesol : "Dans deux ou trois mois, nous allons manquer d'huile de tournesol, notamment pour tout ce qui rentre dans les recettes de produits plats cuisinés".
Plusieurs enseignes affichent désormais des pancartes en rayon, limitant l'achat de bouteilles d'huile, par exemple, à quelques exemplaires par ménage.
De nouvelles pénuries toutes les semaines ?
Volaille, papier, verre... Les pénuries semblent surtout s'enchaîner et chaque semaine, un nouveau produit est menacé de rupture de stock. La guerre en Ukraine ne serait pas la seule fautive. Si elle ralentit considérablement la production et l'exportation de nombreuses matières premières, on déplore également une sévère épidémie de grippe aviaire, dans l'Hexagone, qui met à mal l'industrie de la vollaille. Au Canada, par ailleurs, la sechéresse fait chuter la production de grains de moutarde, entraînant de facto de nombreux défauts d'approvisionnement. De nombreux autres produits, alimentaires ou de première nécéssité, ont aussi un avenir incertain...
Découvrez dans notre diaporama tous les produits concernés par un risque de pénurie en ce moment.